L’association Afeji Hauts-de-France recourt à l’essai encadré pour faciliter le changement de poste d’une monitrice-éduc
Deux années d’arrêt de travail
Âgée de 44 ans, Valérie est monitrice éducatrice depuis 15 ans au sein de l’Afeji Hauts-de-France. Cette association gère un ensemble d’établissements et services sociaux et médico-sociaux dédiés à l’accompagnement de publics vulnérables du fait d’un handicap, de difficultés sociales ou de l’avancée en âge. Valérie travaille à la Maison d’enfants à caractère social (MECS) de Gravelines qui accueille, en internat et accueil de jour, une centaine d’enfants répartis par tranche d’âge sur différents sites. La monitrice s’est spécialisée dans l’accompagnement des plus petits, âgés de 3 à 7 ans. Mais après cinq années d’activités dans cet établissement, elle est contrainte de s’arrêter en raison de problèmes au genou. Malgré une intervention chirurgicale, elle ne peut reprendre le travail. S’ouvre alors une longue période de deux ans marquée par la douleur, l’inquiétude quant à son état de santé et l’angoisse face à l’avenir : Valérie est convaincue que son employeur va la licencier pour inaptitude. « La situation était compliquée et assez tendue mais nous n’avions nullement l’intention de nous séparer d’elle, se souvient Cyrille Vuylsteke, le chef du service éducatif de l’Afeji Hauts-de-France. Alors qu’elle est encore en arrêt, le médecin du travail oriente la salariée vers Cap emploi qui réalise un diagnostic de la situation. L’enjeu est double : trouver une solution pour maintenir la monitrice-éducatrice dans l’emploi, mais aussi la rassurer et apaiser ses inquiétudes sans attendre son retour. Cap emploi préconise alors de recourir à un essai encadré.
Deux essais encadrés pour se mettre en situation
L’essai encadré est un dispositif de l’Assurance Maladie permettant à un salarié de tester, pendant son arrêt de travail, ses capacités à reprendre un poste de travail sans perdre le bénéfice de ses indemnités journalières. Pendant l’essai, le risque AT/MP (accidents du travail et maladies professionnelles) est pris en charge par la Sécurité sociale. L’objectif de la démarche est de faciliter la reprise du travail, de préparer un éventuel aménagement ou de tester un nouveau poste voire d’anticiper une reconversion professionnelle. L’essai encadré peut s’étendre jusqu’à 14 jours ouvrables et être renouvelé une fois. Dans le cas de Valérie, il porte sur trois journées seulement. La mise en situation met rapidement en lumière ses difficultés : s’occuper des petits induit d’importantes contraintes posturales pour les porter, les coucher, les aider à la toilette ou les installer dans un véhicule. Par ailleurs, l’établissement compte un étage, ce qui n’est pas idéal non plus. « L’idée nous est alors venue de proposer à Valérie de passer dans l’établissement voisin qui accueille les 7-11 ans. Les enfants y sont plus autonomes et le bâtiment de plain pied », raconte Cyrille Vuylsteke. Mais la salariée n’envisage cette éventualité qu’avec beaucoup de réticence. Un deuxième essai encadré lui est proposé.
Cap emploi : un accompagnement décisif
« Le déclic est intervenu à ce moment-là, poursuit le chef du service éducatif de l’Afeji l’Afeji Hauts-de-France. Valérie a pu mesurer sur place les différences entre les deux postes, que ce soit en termes d’organisation ou de contraintes. Elle a fini par se convaincre que ce que nous lui proposions était plus adapté à sa situation. » Courant 2021, libérée de l’essentiel de ses doutes et de ses inquiétudes, la monitrice reprend le travail au sein de la nouvelle équipe. Aucun aménagement technique n’a été nécessaire. Pour son responsable, l’intervention de Cap emploi et les mises en situation ont été véritablement décisifs. « Ils l’ont accompagnée dans l’acceptation de son handicap et ont pris le temps de lui expliquer que sa carrière professionnelle ne s’arrêtait pas là. Durant les temps collectifs que nous avons eu ensemble, Cap emploi a par ailleurs assuré une forme de médiation qui a permis de rétablir la confiance et d’avancer efficacement. » Plus d’un an après, Valérie a trouvé ses marques sur son nouveau poste et ne regrette pas ce changement. Elle a totalement repris confiance dans ses capacités à conserver son emploi. Le contact avec Cap emploi est maintenu. Son employeur tout comme elles savent qu’en cas de difficultés, la structure se mobilisera une nouvelle fois pour rechercher une solution.
TÉMOIGNAGE
Cyrille Vuylsteke, chef de service éducatif à l’Afeji Hauts-de-France « Quand la situation est tendue, l’intervention d’un tiers extérieur est souhaitable »
Quand les relations entre l’employeur et le salarié sont tendues du fait de l’angoisse face à l’avenir et au handicap, l’intervention d’un tiers extérieur est souhaitable. Cap emploi a parfaitement joué ce rôle tandis que l’essai encadré permettait de clarifier les choses et de lever certaines appréhensions.
FICHE D’IDENTITÉ
Entreprise : Afeji Hauts-de-France
Activité : Education, santé, action sociale
Région : Hauts-de-France
Effectif total : 3 000 salariés
Effectifs MECS Gravelines : 77 salariés
Effectif TH : nc
Contact : Cyrille Vuylsteke, chef de service éducatif – cvuylsteke@afeji.org
Mise à jour : 30/06/2022
FICHE TECHNIQUE
Nombre de personnes handicapées concernées : 1
Type de handicap : moteur
Aménagements
- techniques : non
- organisationnel : oui
- formation : non
Financements : Assurance maladie, Agefiph, employeur
Partenaires : médecin du travail, Cap emploi, Carsat