Lacroix-Sofrel séduit par la candidature de Fabrice, jusqu’alors salarié d’une entreprise adaptée
L'expérience
Article rédigé le 10/10/08
Un candidat inattendu
Spécialiste de la télégestion, l’entreprise Lacroix Sofrel, implantée à Vern-sur-Seiche, près de Rennes, emploie une centaine de salariés dont 60 ingénieurs. Cette filiale du groupe nantais Lacroix développe une gamme de produits de contrôle et de gestion à distance de
réseaux d'installations techniques (réseaux d’eaux, chaufferies etc.). En 2006, en raison du fort développement de l’activité service après vente en direction des clients, l’entreprise décide de créer un poste de technicien de service client après vente. Plusieurs candidats postulent mais aucun profil ne séduit Jean-Claude Després, le responsable du service. Jusqu’à ce qu’il reçoive la candidature de Fabrice Desmons, 26 ans. Présentant un niveau bac suite à une formation de technicien en électronique et informatique industrielle, le jeune homme, est salarié chez Bretagne Ateliers, une entreprise adaptée de Vern-sur-Seiche bien connue chez Lacroix-Sofrel. Il n’a pas les prérequis attendus pour le poste, mais l’entreprise est sensible à sa démarche et à son enthousiasme.
L’entreprise redéfinit le poste proposé pour accueillir Fabrice
« Lorsque nous recrutons, nous avons toujours le réflexe de penser aux personnes handicapées mais dans nos métiers très spécialisés, il n’y a pratiquement pas de candidats, explique Philippe Legras, le DRH. Fabrice n’avait pas le niveau, mais il présentait un potentiel et Bretagne Ateliers nous offrait la possibilité d’une période de mise à disposition pendant laquelle nous pouvions valider sa capacité à assumer le poste. Comme nous étions décidés à l’accueillir, nous avons choisi de redéfinir le contenu du poste, au prix d’une mini-réorganisation du service. » Pendant six mois, Fabrice s’installe donc chez Lacroix-Sofrel où il est chargé de configurer les ordinateurs, de monter les logiciels et de préparer les supports CD destinés aux clients. Cette tâche était jusqu’alors répartie entre plusieurs salariés régulièrement aidés par un intérimaire.
Durant cette période, il reste salarié de l’entreprise adaptée Bretagne Ateliers qui facture sa prestation, ce qui lui offre une sécurité en cas de problème. Ces premiers mois s’avérant satisfaisants, il se voit proposer un CDI fin mars 2007.
Une intégration facile
Comme tout nouvel arrivant dans l’entreprise, Fabrice bénéficie de 4 semaines de formation interne, auxquels s’ajouteront par la suite deux sessions annuelles de formation produits, dispensées à l’ensemble des équipes techniques. Durant sa période de mise à disposition, les contacts sont maintenus de fait avec Bretagne Ateliers, « mais, précise Philippe Legras, nous faisions le point de façon très informelle car il n’y avait pas de problème particulier. »
Au sein de l’équipe, personne n’est surpris de voir arriver un travailleur handicapé car l’entreprise communique beaucoup sur ce thème en interne et compte déjà parmi ses effectifs une ingénieure malentendante, présente dans l’entreprise depuis plus de 10 ans. « Tout était réuni pour favoriser l’intégration de Fabrice. Sa personnalité a fait le reste », constate le DRH.
Le handicap du jeune homme n’a pas d’incidence sur son travail. Victime d’un accident pendant son enfance, le jeune homme a perdu l’usage d’un bras et boîte légèrement. « Évidemment, nous lui évitons les ports de charges. Pour le reste, il compense très bien son handicap par lui-même et accepterait d’ailleurs assez mal tout aménagement ou toute aide du fait de son handicap », précise son responsable direct, Jean-Claude Després.
Une embauche valorisante pour le jeune technicien
Quelques semaines après son embauche définitive, Fabrice déclare dans le journal d’entreprise de son ancien employeur : « Mon intégration a été facile. Je suis passé d’une entreprise à une autre, point final. Les collègues m’ont bien accepté car j’ai mes compétences. J’aimerais à l’avenir faire des mises en route sur site. Mais, pour y arriver, j’ai encore beaucoup à apprendre. Je dois me perfectionner dans la connaissance des produits et je suis prêt à suivre des formations. Je suis fier de travailler chez Lacroix Sofrel. C’est valorisant. »
L’évolution dans son poste souhaitée par le jeune homme n’a pas tardé à venir. Il s’est vu confier d’autres tâches, comme l’assistance logistique pour les formations clients, la réalisation des téléchargements d’options logicielles, l’assistance à des paramétrages de synoptiques.
Il doit prochainement suivre, à sa demande, une formation sur un logiciel et vient d’accompagner, pendant 3 jours, un technicien de l’entreprise sur une mise en place sur site.
Le témoignage
Legras Patrick, directeur administratif et financier et
DRH
« La période de mise à disposition constitue une sécurité pour tout le monde »
« Dans une entreprise qui emploie près de 60 % d’ingénieurs, il est très difficile de trouver des candidats handicapés. Nous avons des contacts avec des structures de placement mais jusqu’ici, cela n’a rien donné. Nos équipes, qui sont relativement jeunes, sont ouvertes au handicap. L’intégration de Fabrice le démontre. Sa candidature a été une opportunité pour nous. À cette occasion, j’ai découvert l’existence de la mise à disposition qui constitue une vraie sécurité à la fois pour l’entreprise et pour le salarié. »
La fiche d'identité de l'entreprise
- Groupe : Lacroix
- Entreprise : Lacroix-Sofrel
- Activité : Télégestion de réseaux
- Région : Bretagne
- Effectif entreprise : 102
- Effectif TH de l'entreprise : 2
- Unités valorisables au titre de la sous-traitance : nc
- Accord d’entreprise : NON
- Convention Agefiph : NON
- Contact : Legras Patrick (directeur administratif et financier et DRH) :
p.legras@lacroix-electronique.com - Mise à jour : 21/11/2008
La fiche technique
- Nombre de salariés concernés : 1
- Type de handicap : moteur
- Aménagements :
- techniques : non
- organisationnels : oui
- de formation : oui
- Financement : Lacroix-Sofrel, Agefiph
- Partenaire : Bretagne Ateliers