La société SAEV recrute un assistant pour maintenir à son poste un chef de chantier en situation d’inaptitude

L'expérience

Fiche rédigée le 17/06/2014

Fabrice confronté à l’usure physique

Fabrice a toujours travaillé au sein de la société SAEV (Société d’aménagement des espaces verts). Il y a été embauché, il y a près de 27 ans, après un stage réalisé dans le cadre de la préparation de son BEP. Il y a ensuite acquis une solide expérience professionnelle comme ouvrier et technicien sur les chantiers d’aménagements extérieurs réalisés par la PME haut savoyarde pour le compte de collectivités, d’entreprises et de particuliers. Avec les années, sa connaissance du terrain, ses compétences et ses qualités humaines ont fait de lui un chef d’équipe apprécié et respecté.
Mais à partir de 2009, Fabrice rencontre des problèmes de santé qui l’éloignent régulièrement des chantiers. Les douleurs liées au port de charges et à la vibration des engins rendent son quotidien de plus en plus difficile et le contraignent à de nombreux arrêts pendant deux ans. Fabrice et son employeur prennent alors conscience de la nécessité d’agir rapidement afin d’anticiper sur une situation d’inaptitude au poste.
« Notre constat était le suivant, résume Laurent Nouillot, PDG de l’entreprise. Fabrice avait de gros problèmes d’usure physique, qui lui interdirait à terme tout travail de terrain ; mais ses qualités professionnelles et ses connaissances techniques demeuraient intactes. »

Un aménagement sous forme d’embauche

Afin de trouver une solution, le Sameth 74 est sollicité. En lien avec l’employeur et le médecin du travail, toutes les hypothèses sont passées en revue. Faut-il imaginer une reconversion professionnelle moyennant, si besoin, une formation ? La création d’un poste sédentaire au sein de l’entreprise ? Voire un reclassement externe ?
Avec l’appui de l’Agefiph et du Fafsea, Fabrice réalise un bilan de compétences et se voit ensuite proposer une validation des acquis de l’expérience (VAE) en vue de valider un BTS Aménagements paysagers. Mais pour le salarié comme pour l’employeur, la véritable solution finit par s’imposer d’elle même, comme le résume Laurent Nouillot : « Fabrice était l’un de nos meilleurs techniciens, nous avions besoin de ses compétences sur les chantiers et lui-même était attaché à son travail. Après mûre réflexion, nous avons conclu qu’il fallait le conforter dans sa fonction sur le terrain en lui adjoignant un assistant qui réaliserait à sa place les tâches physiques qu’il ne pouvait plus accomplir. L’aménagement de son poste a donc consisté en une embauche que l’entreprise pouvait assumer et qui – c’était notre pari – serait largement compensée par le gain de productivité liée à une meilleure organisation des chantiers. »

Une organisation de travail optimisée

L’embauche de la personne destinée à assister Fabrice est soutenue au démarrage par l’Agefiph. Afin de lui permettre une prise de fonction rapide, l’entreprise prend en charge le financement des différents certificats (Caces) indispensables à la conduite des engins de chantier.
De son côté, Fabrice bénéficie d’une formation interne auprès du directeur technique et du conducteur de travaux de la SAEV : elle a pour objet de l’amener tout à la fois à mieux maîtriser son rôle dans le processus de travail et à apprendre à déléguer.
« La démarche est aussi passée par une phase de sensibilisation de l’équipe de Fabrice, précise Laurent Nouillot. Il était indispensable de bien expliquer la réflexion qui avait été la nôtre et de faire comprendre à chacun pourquoi il ne s’investirait plus physiquement, alors qu’il l’avait toujours fait jusque là. »
Deux ans plus tard, le pari pris par la SAEV autour du maintien dans l’emploi de Fabrice est totalement réussi : « Grâce à son sens de l’organisation, sa capacité à manager et ses compétences que nous aurions eu toutes les peines du monde à trouver ailleurs, il a su optimiser le travail de son équipe et justifier le choix que nous avons fait. »

Le témoignage

Laurent Nouillot, PDG de la Société d’aménagement des espaces verts (SAEV)

« Combien de temps et d’argent aurait-il fallu pour reformer quelqu’un à ce niveau ? »

« En tant que Scop (Société coopérative et participative), SAEV est une entreprise proche de ses salariés. Il était de notre responsabilité de trouver une solution pour Fabrice. En dépit du peu de possibilités qui s’offraient à nous, il s’est vite avéré que cette solution serait interne à l’entreprise car on ne se prive comme cela d’un collaborateur ayant 27 ans d’expérience dans la maison. Combien de temps et d’argent aurait-il fallu pour reformer quelqu’un à ce niveau ? Cela étant, la volonté de Fabrice a aussi pesé dans la décision. Nous avons eu le cas d’un autre chef d’équipe qui ne voulait pas entendre parler d’aménagement de poste et qui a préféré se former pour entrer dans un bureau d’étude. »

La fiche d'identité de l'entreprise

• Entreprise : Société d’aménagement des espaces verts (SAEV)
• Activité : services aux entreprises/services aux particuliers
• Région : Rhône-Alpes
• Effectif : 70
• Effectif TH : 3
• Unités valorisables au titre de la sous-traitance : nc
• Contact : Laurent Nouillot, PDG – lnouillot@saev.fr

La fiche technique

• Nombre de salariés concernés : 1
• Type de handicap : déficience motrice
• Aménagements :
  • techniques : non
  • organisationnels : oui
  • de formation : oui
• Financement : employeur, droit commun, Agefiph
• Partenaires : Sameth, Fafsea