Témoignage Entreprise

La coopérative d’activité et d’emploi Gers Initiatives se réorganise pour préserver l’emploi d’une chargée d’accompagnem

Depuis 2006, Isabelle, 40 ans, accompagne au sein de Gers Initiatives des entrepreneurs-salariés dans la création de leur activité. Une mission très « nomade », un temps remise en cause par des problèmes de dos.


L'expérience

Fiche rédigée le 25/09/09

800 km par semaine au volant de sa voiture

Dans le département du Gers, une soixantaine d’entrepreneurs-salariés ont choisi de développer leur activité de façon indépendante tout en continuant à bénéficier du statut de salarié. La coopérative d’activité et d’emploi Gers Initiatives les accompagne dans cette démarche, les conseille et assure la gestion financière de leur activité.

Ancienne responsable de magasin, Isabelle, 40 ans, est l’une des quatre permanentes de la coopérative chargée de l’accompagnement des entrepreneurs en devenir. Chaque jour, elle se rend en voiture au siège de la coopérative, à l’Isle-Jourdain, situé à 70 km de son domicile. Elle assure également des permanences à Auch, Nogaro et Lectoure, ce qui l’amène à parcourir 700 à 800 km par semaine.

En 2007, en raison d’un problème de dos, elle doit subir une intervention chirurgicale et reprend son activité 4 mois plus tard, en mi-temps thérapeutique. À la reprise, pour limiter ses déplacements, la coopérative instaure un système de télétravail partiel, mais Isabelle doit subir une nouvelle intervention qui l’immobilise à nouveau pendant six mois. À son retour, la réorganisation de son poste et des aménagements plus conséquents s’avèrent indispensables. « Il n’était pas question de remettre en cause l’emploi d’Isabelle, mais il est évident que la situation soulevait un gros problème d’organisation pour une petite structure comme la nôtre », résume Philippe Le Breton, le gérant de la coopérative.

Un bureau permanent implanté à Auch

Dès le début de la démarche, il est convenu qu’Isabelle portera son projet de maintien dans l’emploi en lien permanent avec Philippe Lebreton. « Cela demande un certain investissement en termes de temps et la coopérative devait déjà absorber une partie de mon travail », précise la salariée, par ailleurs associée à la coopérative. Sur les conseils du médecin du travail, au cours de sa visite de reprise, elle demande la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé qui facilitera la démarche. Elle sollicite également le Sameth. La réflexion est menée collectivement, avec l’équipe de la coopérative. Il est ainsi décidé que le bureau d’Auch, jusqu’ici mis à disposition un jour par semaine par une pépinière d’entreprises, deviendra permanent. Isabelle s’y installera tout en continuant à se rendre régulièrement au siège de l’Isle-Jourdain. Un jour par semaine, elle travaillera de son domicile. Ses déplacements s’en trouveront divisés par deux. Cette évolution implique des investissements : location du bureau à plein temps, achat d’un équipement bureautique complet, avec notamment un siège ergonomique, et renouvellement du matériel informatique. Isabelle a besoin d’un ordinateur portable plus léger et plus maniable. Il est aussi indispensable de remettre à plat le réseau informatique de la coopérative pour faciliter la communication.

Parallèlement, le véhicule de la jeune femme s’avérant trop ancien pour être aménagé, elle doit en acquérir un nouveau, avec siège adapté et boîte de vitesse automatique.

La salariée assure elle-même les démarches, l’équipe compense son absence

Isabelle assure elle-même les démarches administratives, les recherches de matériel, les demandes de devis. Elle trouve un appui précieux auprès du Sameth, qui l’aide à réfléchir sur son nouveau poste et sur les solutions techniques à envisager. Un ergonome est également mobilisé. Sur le plan financier, l’Agefiph intervient rapidement pour assurer les premières dépenses liées à la recherche de solutions. « Cette aide a été la bienvenue car elle a, pour l’instant, bien amorti l’effort financier demandé. C’est surtout le surcroît de travail qui a pesé pour l’équipe, mais tout le monde a parfaitement joué le jeu. Nous avons finalement recruté la personne qui avait remplacé Isabelle pendant son absence. D’autres demandes de financements sont actuellement en cours, au titre de l’employeur ou à titre personnel.

« Nous avons été conduits à anticiper sur notre stratégie de positionnement »

Après six mois de mi-temps thérapeutique, au cours desquels a été réalisé l’essentiel de l’aménagement de son poste, Isabelle a repris son activité à temps plein. En dehors de ses jours de présence au siège de l’Isle-Jourdain, elle reste en contact permanent avec ses collègues, grâce à Internet et à la vidéoconférence. « Cette démarche de maintien dans l’emploi nous a conduit à anticiper sur notre stratégie de positionnement dans le département du Gers, analyse Philippe Lebreton. L’implantation à Auch et le recrutement d’une cinquième personne auraient de toute façon été nécessaires. La vraie difficulté, aujourd’hui, est de trouver la bonne organisation, d’apprendre à travailler à distance. » Quelques ajustements et petits aménagements supplémentaires resteront à réaliser en termes d’accessibilité et de « logistique » . « Je dois limiter au maximum le port de charges lourdes, confie Isabelle. Or je transporte en permanence mon matériel et mes dossiers dans le coffre de ma voiture et mon bureau au siège se situe au premier étage d’un immeuble. Nous réfléchissons actuellement à la manière d’optimiser ce “nomadisme” permanent. »

Le témoignage

Le Breton Philippe, gérant de Gers Initiatives

« Pour être cohérents avec notre engagement coopératif, nous devions nous adapter »

« Notre équipe reposant au départ sur quatre personnes, il n’était pas envisageable de remettre en cause l’emploi d’Isabelle. Pour être cohérents avec notre engagement coopératif, nous devions nous adapter. Isabelle a parfaitement porté le projet car de notre côté, nous devions compenser son absence. Soyons honnêtes, nous avons un peu tendu le dos lorsqu’il a fallu faire face aux arrêts maladie répétés puis finalement envisager la réorganisation. L’apport financier de l’

Agefiph

, en revanche, nous permis de ne supporter que le coût indirect de l’opération, à savoir un surcroît de travail durant la période de transition. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Entreprise : Gers Initiatives
  • Activité : Coopérative d'activité et d'emploi
  • Région : Midi-Pyrénées
  • Effectif entreprise : 4
  • Effectif TH de l'entreprise : 1
  • Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 0
  • Accord d’entreprise : NON
  • Convention Agefiph : NON
  • Contact : Le Breton Philippe (gérant) :
    phil.lebreton@gers-initiatives.com
  • Mise à jour : 07/09/2009

La fiche technique

  • Nombre de salariés concernés : 1
  • Type de handicap : moteur
  • Aménagements :
    • techniques : oui
    • organisationnels : oui
    • de formation : non
  • Financement : Agefiph, Gers Initiatives
  • Partenaires : Sameth, médecine du travail
Publié le 22 septembre 2010