La clinique de Chenôve mise sur la préparation d’un candidat au concours d’aide-soignant pour l’accueillir en alternance

L'expérience

Fiche rédigée le 29/04/2013

Ouvrir les métiers soignants aux personnes handicapées

Tous les établissements du secteur hospitalier sont confrontés à un enjeu capital : l’ouverture de leur cœur de métier à des candidats handicapés. « L’accès à des postes soignants demeure très difficile pour des personnes handicapées en raison des spécificités de l’activité et surtout des modalités particulières des formations, uniquement accessibles sur concours, explique Karine Vial, DRH du Pôle Dijon du groupe Générale de Santé. Si nous n’allons pas chercher les candidats, si nous ne les accompagnons pas, nous ne pourrons pas recruter. » La démarche engagée autour de Jacques à la clinique de Chenôve illustre cette volonté.
« Il y a quelques années, poursuit Karine Vial, l’Institut régional de formation sanitaire et sociale (IRFSS) de la Croix-Rouge de Bourgogne nous a interrogés sur l’accueil d’éventuels alternants dans le cadre de la mise en place d’une section d’apprentissage pour la formation d’aide-soignant. Nous avons donné notre accord, en précisant que nous souhaitions profiter de ce cursus pour intégrer un candidat handicapé. »

Un soutien psychologique pour réussir « l’impossible »

Face aux difficultés de sourcing, le Pôle RH de Dijon a sollicité la mission handicap du Groupe Générale de Santé qui a missionné un consultant. Celui-ci a proposé  trois candidats potentiels. Jacques a tout à fait le profil requis, le métier d’aide-soignant s’inscrivant naturellement dans la continuité de son parcours professionnel. Ancien ambulancier, il a dû abandonner son métier suite à un accident de moto. Auparavant, il avait d’ailleurs envisagé de devenir aide-soignant. « Mais la barrière du concours lui semblait infranchissable, explique Karine Vial. Nous avons alors décidé de l’accompagner au plus près pour l’aider à franchir cet obstacle. »
Pendant trois mois, l’ancien ambulancier suit des cours théoriques financés par Pôle emploi. Il effectue à la clinique une évaluation en milieu de travail – également proposée par Pôle emploi – et bénéficie d’un suivi sur mesure, assuré par le consultant et pris en charge par la mission handicap de Générale de Santé. « Sa préparation était encore compliquée par des missions d’intérim qu’il devait honorer. Tout le monde a fait preuve de souplesse sur les horaires et les temps de présence pour lui permettre de se préparer dans les meilleures conditions. Le soutien psychologique du consultant a été déterminant. »

Jacques sort major du concours

En janvier 2013, Jacques se présente devant le jury de l’IRFSS. Sa qualité d’ambulancier l’exonère des épreuves écrites. Sa prestation à l’oral est finalement un succès : il termine major du concours. Dès lors, il peut intégrer la clinique de Chenôve dans le cadre d’un contrat de professionnalisation, financé par l’OPCA de l’établissement. Pendant deux ans, il alternera périodes pratiques et périodes d’enseignement théorique, l’objectif, à terme, étant l’embauche définitive.

La fiche d'identité de l'entreprise

• Entreprise : Clinique de Chenôve
• Groupe : Générale de Santé
• Activité : santé
• Région : Bourgogne
• Accords de groupe : 2008-2010 puis 2011-2013
• Effectif établissement : 2010
• Effectif TH : 9.16
• Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 0,94
• Contact :  Karine Vial (DRH Pôle Dijon) - k.vial@gsante.fr

La fiche technique

• Nombre de salariés concernés : 1
• Type de handicap : moteur
• Aménagements :
  • techniques : non
  • organisationnels : oui
  • de formation : oui
• Financement : Général de Santé, financement de droit commun
• Partenaires : Centre de formation Croix-Rouge, consultant, Pôle emploi, OPCA

Le témoignage

Karine Vial, DRH du Pôle Dijon de Générale de Santé

« Le recrutement de Jacques démontre à quel point la préparation et l’accompagnement sont primordiaux dans un parcours d’alternance comme le sien »

« Au sein du groupe Générale de Santé, plusieurs expériences, menées notamment en région Rhône-Alpes, nous ont fait prendre conscience de l’importance de la préparation et de l’accompagnement des candidats à l’alternance. Dans le cas de Jacques, c’est moins le handicap que la nécessité d’encourager et de rassurer un salarié fragilisé par son parcours qui a focalisé notre attention. Nous avons tout misé sur cette phase délicate et la suite nous a montré que nous avons eu raison. À l’avenir, nous souhaitons faire de cet exemple un modèle d’accompagnement pour développer les contrats de professionnalisation »