La cellule Lacta’Cap invente une Semaine du handicap clé en main pour les sites du groupe Lactalis
L'expérience
Fiche rédigée le 07/09/11
Parler du handicap sans tabou
Premier groupe laitier dans le monde, Lactalis demeure, depuis les années 1930, un groupe familial français, basé à Laval, en Mayenne. Fin 2009, la deuxième entreprise agroalimentaire nationale signe son premier accord emploi handicap. Un courrier est alors envoyé aux 13 000 collaborateurs du groupe pour les en informer officiellement. Une cellule, baptisée Lacta’cap, est également créée autour de ce projet trisannuel. Elle est confiée à Françoise Lebrun, ingénieur systèmes depuis 23 ans dans l’entreprise, qui s’est portée volontaire pour en assurer l’animation. Celle-ci réfléchit à la manière la plus pertinente de toucher l’ensemble du personnel, « en particulier celui de la production, potentiellement exposé aux problématiques des troubles musculo-squelettiques », précise-t-elle. Son ambition : démythifier le handicap sans heurter les sensibilités et en se donnant le temps d’agir.
Une trame événementielle à disposition des sites
S’inspirant du principe de la Semaine nationale pour l’emploi des personnes handicapées, Françoise Lebrun initie une semaine du handicap chez Lactalis. Afin de ne pas imposer l’événement à l’ensemble du groupe, l’opération est proposée de façon itinérante aux sites qui en font la demande. Un membre de l’équipe RH d’un des sites du groupe en a construit la trame : la semaine est organisée autour de temps fort quotidiens dont la finalité est de faire parler du handicap. Elle est annoncée par un affichage aux couleurs de Lacta’cap, déployé dans les lieux où les salariés ont l’habitude de se retrouver pour discuter : en salle de pause, à côté de la machine à café, au restaurant collectif, dans le local du Comité d’entreprise. Une journée est consacrée aux travaux des Esat et des entreprises adaptées qui investissent un lieu pour exposer leurs savoir-faire. Une autre est dédiée à la présentation des acteurs internes ou externes, tels que la médecine du travail, le Sameth ou Cap Emploi. Des personnes handicapées sont aussi invitées à venir découvrir la réalité de l’entreprise.
« Ce programme est modulable en fonction des sites, explique Françoise Lebrun. L’un d’eux a par exemple accueilli une exposition sur le thème du handicap. Mais chaque opération se termine par un questionnaire distribué aux salariés et par le rituel « pot de clôture » sans lequel il serait impossible de donner son point de vue personnel. »
Une campagne d’affichage pour toucher les esprits
L’affichage constitue l’axe fort de la Semaine du handicap. Plus impactant, selon Françoise Lebrun, qu’un article dans le journal trimestriel interne, il permet de sensibiliser chacun, partout dans l’entreprise, avec délicatesse. Six thèmes, pour une quinzaine d’affiches au total, ont été définis : la loi de 2005, les engagements de l’accord Lactalis, les autres accords du groupe, les idées reçues sur le handicap, les services à la personne et des témoignages de collaborateurs handicapés recrutés ou maintenus dans l’emploi. La réalisation de cette mini-campagne est le fruit d’une collaboration interne entre le service communication qui a signé la ligne graphique des documents, les services RH et un stagiaire alors présent dans l’entreprise. Sa mise en œuvre itinérante est quant à elle assurée par les services RH de chaque site Lactalis.
« À chaque opération, il se passe quelque chose »
Fin septembre 2011, un cinquième site de production du groupe Lactalis accueillait « sa » semaine du handicap. Pour l’animatrice de Lacta’Cap qui s’est fixé comme ambition « que chaque salarié du groupe soient au contact du monde du handicap », les premiers bilans sont très positifs. « Nous avons de bonnes remontées, précise-t-elle. Après chaque opération, on sent qu’il s’est passé quelque chose. L’ambiance de travail change. » Des idées émergent spontanément de la part des sites étapes de cette Semaine du handicap et le recours aux entreprises adaptées ou aux Esat augmente sensiblement, preuves supplémentaires que les salariés s’emparent de cette dynamique.
L’un des nouveaux challenges de Françoise Lebrun réside désormais dans le recrutement de personnes handicapées, « particulièrement difficile », estime-t-elle. Des actions vont être prochainement initiées avec des agences d’intérim, le réseau des Cap Emploi et des Centres de rééducation professionnelle (CRP). Rendez-vous début 2012 pour de nouvelles expériences à partager.
Le témoignage
Françoise Lebrun, animatrice Lacta’Cap
« La peur du regard des collègues et des craintes pour les évolutions de carrière »
« Sur nos sites de production, certains salariés en difficulté sur leur poste ne veulent pas entendre parler du handicap, encore moins d’une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé. Ils appréhendent le regard de leurs collègues et craignent pour leur évolution de carrière. C’est pour venir en aide à ces personnes et parce que j’étais déjà engagée à titre personnel auprès de personnes handicapées que j’ai souhaité quitter mon poste d’ingénieur systèmes pour celui d’animatrice gestion du handicap. L’accord d’entreprise Lactalis m’en a donné la possibilité. »
La fiche d'identité de l'entreprise
- Groupe : Lactalis
- Activité : Industries agricoles et alimentaires
- Région : France
- Effectifs entreprise : 13 188
- Effectifs TH : 512
- Accord : oui (2010 – 2013)
- Contact : Françoise Lebrun (animatrice Lacta’Cap) –
francoise.lebrun@lactalis.fr - Mise à jour : 21/11/11
La fiche technique
- Nombre de salariés concernés : tous
- Actions : sensibilisation
- Financements : Lactalis
- Partenaires : médecine du travail, Sameth, Cap Emploi, services RH interne, service communication