Témoignage Entreprise

Kermeur Construction s’engage pour maintenir dans l’emploi un salarié accidenté du travail

Avec l’aide du Sameth, la petite entreprise familiale du Finistère a fait tout son possible pour maintenir dans l’emploi Pascal, 44 ans, longtemps immobilisé suite à une grave chute. Plus de deux ans après, le chauffeur, qui avait la volonté de retravailler, a finalement retrouvé son poste.


L'expérience

Fiche rédigée le 20/11/2012

Pascal immobilisé suite à une chute

Depuis une douzaine d’années, Martine et Didier Bellec ont repris la petite entreprise de construction présente dans la famille depuis trois générations. La société Kermeur Construction est spécialisée dans la construction de charpentes métalliques, le bardage et la couverture pour des bâtiments agricoles et industriels. Elle emploie douze salariés.
Entré dans l’entreprise en 2006, Pascal, 44 ans, y est chauffeur. Il convoie les matériaux et l’outillage sur les chantiers et prête également la main à l’équipe pour différentes tâches. En 2008, il tombe d’un toit et se retrouve immobilisé pendant plusieurs semaines, la chute ayant provoqué de graves fractures à une jambe. Malgré une première opération, sa situation se complique et il doit subir une deuxième intervention. Au total, Pascal restera deux ans et demi hors de l’entreprise. Pour le couple Bellec, pas question d’abandonner le salarié.

Un retour au poste envisageable sous conditions

« L’accident de Pascal a été un choc pour tout le monde, se souvient Martine Bellec. Nous sommes une entreprise très familiale, nous habitons tous le même secteur. En tant qu’employeur, nous étions d’autant plus affectés que notre responsabilité était engagée. Quoiqu’il en soit, nous étions prêts à tout pour réintégrer Pascal. »
Dans un premier temps, il est question d’une reconversion professionnelle, mais il apparaît que le salarié pourrait, une fois remis, reprendre le volant à condition que le véhicule soit équipé d’un embrayage automatique. Son travail de chauffeur ne le mobilisant pas à plein temps, d’autres tâches sont envisagées. Ne pouvant plus monter sur les toits, il interviendra sur le nettoyage des chantiers et l’évacuation de matériaux. Cette réflexion est menée conjointement par le couple Bellec, le Sameth, le médecin du travail en lien avec Pascal qui est bien décidé à retrouver sa place dans l’entreprise.

Un soutien financier, administratif… et psychologique

« Nous devions changer le camion de Pascal. Nous avons donc investi dans un nouveau semi-remorque avec boîte automatique et équipé d’une grue télécommandée, ce qui en facilite la manipulation, détaille Didier Bellec. Nous avons également réalisé de petits aménagements pour lui éviter de monter et descendre en permanence de la remorque pendant les opérations de chargement/déchargement. »
Pour le déblayage des chantiers, l’entreprise a également fait l’acquisition d’un fourgon-benne. « Cela représente de gros investissements pour nous, mais l’Agefiph est intervenue financièrement sur tout ce qui relève de la compensation du handicap », poursuit le gérant.
« Tout au long de la démarche, nous avons été conseillés et accompagnés par le Sameth, qui s’est déplacé plusieurs fois, complète son épouse. Ils ont géré les dossiers très efficacement. Leur présence a aussi été importante au plan psychologique pour Pascal, mais aussi pour nous car cette période n’a pas été très facile. »

Une question de responsabilité à l’égard des salariés

Après deux ans et demi d’arrêt, Pascal a repris le travail en avril 2012. D’abord en mi-temps thérapeutique, pendant trois mois, puis à plein temps. Un soulagement pour le salarié, pressé de reprendre son activité, et pour l’entreprise, ravie d’avoir pu trouver les solutions pour le maintenir à son poste. « Vis-à-vis de lui, de l’équipe et de nous-mêmes, il aurait été impensable de ne pas agir. C’est une question de responsabilité et de reconnaissance à l’égard de nos salariés. Ils apportent des compétences, un savoir-faire, une motivation. Il est normal qu’en retour, l’entreprise fasse ce qu’elle à faire lorsqu’une situation grave se présente », conclut Martine Bellec.

Le témoignage

Martine Bellec, co-gérante de Kermeur Construction

« Le soutien apporté par le Sameth nous a vraiment réconfortés »

« Les solutions pour permettre le retour de Pascal dans l’entreprise ne sont pas apparues tout de suite. Il y a eu de nombreuses réflexions, incertitudes et de longues périodes d’inquiétude. Une telle situation est difficile à gérer pour une PME : il faut assurer l’avenir du salarié, pallier son absence et aussi rendre des comptes car il s’agissait d’un accident du travail. Autant dire que le soutien apporté par le Sameth nous a vraiment réconfortés. Le lien avec Pascal n’a jamais été rompu. Il savait que nous faisions le maximum. Ce lien est d’autant plus fort aujourd’hui. Nous savons aussi pour qui nous avons déployé tous ces efforts. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Entreprise : Kermeur Construction
  • Activité : Construction
  • Région : Bretagne
  • Effectif entreprise : 12
  • Effectif TH : 1
  • Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 0
  • Contact : Martine Bellec (co-gérante) – kermeur.construction@lekermeur.net
  • Mise à jour : 20/11/2012

La fiche technique

  • Nombre de salariés concernés : 1
  • Type de handicap : déficience motrice
  • Aménagements :
    • techniques : oui
    • organisationnels : oui
    • de formation : non
  • Financement : Kermeur Construction, Agefiph
  • Partenaires : Sameth, médecine du travail
Publié le 18 février 2013