Karine poursuit son activité de coiffeuse indépendante malgré la maladie
Des inquiétudes face à la maladie
Karine Gautier est installée à son compte comme coiffeuse depuis 2007. Elle gère le salon de quartier Nuance et Reflet dans le centre-ville d’Angers. Le plus souvent, elle travaille seule même s’il lui arrive, à l’occasion, de prendre des apprentis.
Alors qu’elle vient à peine de fêter ses 30 ans de métier, elle connaît des difficultés de santé qui risquent, à terme, d’impacter directement son travail. « On m’a diagnostiqué une sclérose en plaques. Je n’en fais pas mystère, bien au contraire ! Il ne faut pas avoir peur de parler du handicap », confie la tout juste quinquagénaire.
Passé le choc de l’annonce, Karine s’inquiète pour l’avenir de son activité. Comment intégrer au quotidien les premiers effets de la maladie ? Comment anticiper d’éventuelles évolutions ? Début 2023, elle se renseigne auprès de la Chambre des Métiers sur un éventuel dispositif de conseil et d’accompagnement. On l’oriente alors vers le service maintien dans l’emploi de Cap emploi 49. La coiffeuse ayant fait reconnaître son handicap, les choses s’enchaînent rapidement.
Des aménagements pris en charge par l’Agefiph
« Dans les 15 jours qui ont suivi, une chargée de mission de Cap emploi est venue m’observer dans mon activité et analyser mon poste de travail », raconte Karine. A l’issue de cette première phase, la gérante du salon se voit recommander des équipements spécifiques. « Très honnêtement, j’ai d’abord été sceptique, poursuit-elle. Dans notre profession, nous utilisons déjà au quotidien du matériel qui nous est présenté comme ergonomique… Je ne voyais pas ce qu’on allait pouvoir m’apporter de plus. » Après avoir testé le tabouret ergonomique et le tapis anti-fatigue proposé par la conseillère Cap emploi, elle mesure tout l’intérêt de ces équipements. Dans un deuxième temps, elle expérimente et adopte des outils de travail plus adaptés à sa situation : un sèche-cheveux ultra léger, des ciseaux ergonomiques…
Au fur et à mesure que la liste du matériel recommandé s’allonge, Karine s’inquiète de la facture. Même si l’investissement envisagé reste raisonnable, il demeure lourd à assumer pour un petit salon de quartier. Fort heureusement, l’essentiel des coûts est pris en charge par l’Agefiph au titre de la compensation du handicap.
Karine retrouve un vrai confort de travail
« Je n’ai rien eu à faire. Tout l’aspect administratif vis-à-vis de l’Agefiph et des fournisseurs de matériel a été géré par Cap emploi qui s’est mobilisé très rapidement », se réjouit la coiffeuse. L’aide financière apportée ne se limite pas aux équipements puisque la coiffeuse a également obtenu une aide humaine d’une heure par semaine pour certaines tâches d’entretien courant du salon qu’elle ne peut assurer elle-même.
Aujourd’hui rassurée sur son avenir immédiat et sur la perspective d’être accompagnée dans la durée en cas d’évolution de la maladie, Karine poursuit son activité avec optimisme et enthousiasme. « Si j’avais dû m’arrêter de travailler, je pense que j’aurais perdu davantage au niveau de ma santé. J’ai retrouvé un vrai confort dans l’exercice de mon métier. Le fait de maintenir mon salon et de continuer à satisfaire ma clientèle me donne de l’énergie et me permet de me projeter. C’est vraiment fondamental ! »
TÉMOIGNAGE
Karine Gaultier, gérante du salon Nuance et Reflet
« Dans notre secteur d’activité, nous manquons d’information sur le maintien dans l’emploi »
Dans les salons de coiffure, on est sensibilisé aux questions d’ergonomie car notre activité génère de nombreux troubles musculo-squelettiques. Mais nous manquons d’information sur le maintien dans l’emploi et sur les aides existantes. C’est dommage car beaucoup de professionnels abandonnent le métier aux premières difficultés alors qu’il y a des choses à mettre en place. J’en fais l’expérience aujourd’hui.