Hanvol, un accompagnement sur mesure vers les industries aéronautiques et spatiales

En une dizaine d’années d’existence, l’association Hanvol-Insertion a accompagné plus 300 personnes handicapées vers les métiers de l’aéronautique et a permis à près de 80 % d’entre elles de signer un contrat de travail dans une entreprise du secteur. Pour réussir ce pari, l’association, créée en 2010 par le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) avec le soutien de l’Agefiph, mise sur deux leviers principaux : d’une part, l’alternance (contrats d’apprentissage ou de professionnalisation), particulièrement adaptée pour des personnes en reconversion professionnelle ; d’autre part, une période d’accompagnement et de préapprentissage, en amont du parcours de formation, qui permet notamment à des personnes fragilisées ou éloignées de l’emploi de renouer progressivement avec la vie professionnelle. C’est sur la base de ce double dispositif que l’association permet chaque année à des candidats venus de tous les horizons de découvrir des métiers techniques dont ils ne soupçonnaient pas l’existence (ajusteur, usineur, mécaniciens, techniciens méthode, chaudronnier, soudeur, câbleur…) et de se construire un nouveau parcours professionnel sur une période de un à trois ans selon les cas. « Hanvol, résume Laurent Dujaric, son délégué général, est une sorte de guichet unique derrière lequel 15 grandes entreprises de l’industrie aéronautique et spatiale ont choisi de mutualiser leurs moyens pour mieux ouvrir leurs métiers aux personnes en situation de handicap et leur offrir des opportunités dans un secteur qui recrute. »

« Notre socle historique, poursuit le délégué général de l’association, est le dispositif de préformation. Il donne la possibilité aux futurs candidats à l’alternance de découvrir nos métiers et nos entreprises, de construire leur projet professionnel et de prendre le temps de se préparer à la phase d’alternance. » Ce dispositif consiste en une préparation opérationnelle à l’emploi collective (POEC) de 380 heures, cofinancée par l’OPCO 2i et par Pôle emploi. La rémunération des stagiaires est ainsi assurée. Chaque année, deux promotions comptant chacune 12 demandeurs d’emploi en situation de handicap sont constituées, l’une à Paris, l’autre à Toulouse, capitale française de l’aéronautique et du spatial. Dans certains cas, Hanvol peut prendre en charge l’hébergement des personnes n’habitant pas dans ces régions. « Les candidats retenus peuvent avoir tous les âges, poursuit Laurent Dujaric. Ils sortent généralement d’une période d’inactivité plus ou moins longue du fait de leur handicap ou suite à un accident et ont souvent besoin de reprendre confiance en eux. L’un des enjeux est de leur faire prendre conscience de leurs capacités et de les aider à rebondir. » Pour ce faire, Hanvol assure aux stagiaires un accompagnement individualisé, une remise à niveau et leur ouvre non seulement les portes des entreprises (8 visites sont programmées pendant la période) mais aussi celles des CFA partenaires où ils effectuent 15 jours d’immersion. « Au terme de cette première phase, ils sont en mesure de se positionner et suffisamment armés pour se présenter à nos entreprises adhérentes en vue d’un contrat d’alternance », explique Laurent Dujaric.

Un deuxième dispositif imaginé plus récemment par Hanvol s’adresse plus précisément à des jeunes, lycéens ou étudiants en recherche d’alternance. Chaque année, l’association en sélectionne une vingtaine et leur propose un coaching individuel visant à les préparer à postuler pour un contrat d’alternance. « Leur niveau scolaire est généralement plus élevé que celui des candidats à la préformation, note le délégué général d’Hanvol. Ils visent principalement des Bac+2, des licences professionnelles, écoles d’ingénieur, masters. » Au cours d’entretiens individuels et d’ateliers, organisés 4 à 5 fois dans l’année avec des experts Hanvol et/ou des chargés d’insertion Cap emploi, ils construisent leur projet professionnel, rédigent leur CV et se préparent aux entretiens. Comme pour toutes les personnes accompagnées par Hanvol, cette phase préparatoire est l’occasion d’aborder le handicap et d’anticiper sa prise en compte. « Nos entreprises adhérentes ont l’expérience du handicap. Pour les situations les plus complexes, nous sollicitons Cap emploi ou des experts missionnés par l’Agefiph », précise Laurent Dujaric, qui souligne l’importance de l’accompagnement individuel. Selon les choix d’orientation des personnes, celui-ci peut s’inscrire dans la durée, les parcours n’étant pas toujours linéaires. Quoiqu’il en soit, les débouchés professionnels ne manquent pas. Après avoir connu un trou d’air au cœur de la crise sanitaire, le secteur aéronautique et spatial annonce une reprise d’activité importante. Selon le GIFAS de 10 000 à 15 000 embauches devraient être réalisées sur l’année 2022.

Laurent Dujaric, délégué général « Des candidats motivés qui croient en leur projet »