Témoignage Entreprise

Go Trans redonne le volant à un jeune chauffeur de poids lourd amputé d’une jambe

Après deux ans d’arrêt et une amputation, suite à de graves brûlures dues à une ligne à haute tension, Bruno, 24 ans, a pu retrouver son métier au volant d’un camion avec poste de pilotage aménagé.

L'expérience

Fiche rédigée le 19/11/10

Brûlé par une ligne à haute tension

L’entreprise Go Trans est implantée au pied des Vosges alsaciennes, sur la célèbre route des vins, à proximité de Sélestat. Cette PME, dirigée par Jean-Paul Masson, s’est spécialisée notamment dans le transport de déchets, de matériaux bruts et de produits agricoles, notamment le raisin en période de vendanges. Bruno a tout juste 22 ans lorsqu’il intègre, comme chauffeur la petite société qui emploie 47 salariés. Près d’un an après son arrivée, le jeune homme est victime d’un terrible accident. Alors qu’il manipule une benne sur une aire de lavage, à proximité d’une ligne à haute tension, il est violemment touché par un arc électrique de 20 000 volts. Il est grièvement brûlé au dos et à la jambe droite qui doit être amputée après quelques semaines d’hospitalisation. Pendant deux ans, Bruno va d’opérations en séances de réadaptation.

Un poste de conduite adapté et une bâche motorisée

Au sein de l’entreprise, toute l’équipe, à commencer par sa direction, est très choquée par l’accident. Jean-Paul Masson reste en contact permanent avec son salarié durant ses deux années de soins. Bruno veut reprendre le volant et son employeur est prêt à rechercher les solutions. « Je ne connaissais pas du tout le Sameth ni l’Agefiph, mais je me suis renseigné et j’ai tout de suite été mis en contact avec le Sameth de Colmar. Nous avons fait plusieurs réunions et envisagé les possibilités qui s’offraient à nous. Il est rapidement apparu que malgré l’amputation, Bruno pourrait reconduire à condition d’avoir un véhicule adapté. » Sur le plan technique, le camion doit être équipé d’une boîte automatique, de pédales inversées, de commandes de frein au volant. Pour faciliter le bâchage de la benne, destinée à transporter du gravier ou du sable, un dispositif motorisé est également préconisé. L’entreprise ne possédant pas de véhicule susceptible d’être adapté, l’Agefiph cofinancera l’acquisition et la transformation d’un véhicule neuf.

De bons conseils et des démarches rapides

Établi dès l’hospitalisation de Bruno, le contact avec le Sameth permet d’imaginer très rapidement la solution à mettre en œuvre. « J’ai travaillé avec deux interlocuteurs très efficaces qui sont venus sur place et sont même montés dans une benne pour évaluer la difficulté que cela représenterait pour Bruno. C’est le Sameth qui a ensuite monté le dossier de demande d’aide à l’Agefiph», raconte Jean-Paul Masson. Mais la réflexion associe également le centre de réadaptation de Nancy, qui suit le jeune homme, et le médecin du travail. « Évidemment, poursuit le patron de Go Trans, il a fallu attendre que l’état de santé de Bruno s’améliore pour réaliser un certain nombre de démarches, mais lorsqu’il a fallu avancer, les choses sont allées très vite. Les conseils que j’ai reçus et notamment les contacts de prestataires spécialisés susceptibles d’adapter le véhicule m’ont été très utiles. Seul, je n’aurais jamais su comment m’y prendre. Ce n’est pas mon métier. »
Durant les deux ans d’absence de Bruno, ses tâches ont pu être absorbées par l’équipe de Go Trans moyennant une nouvelle répartition du travail. « Nous avons 31 conducteurs, tout s’est donc très bien passé. »

Bruno retrouve la volant en tout autonomie

Juste avant son retour, Bruno fait revalider sans difficulté son permis auprès de la préfecture et il rend visite à ses collègues dans l’entreprise. « Il était très impatient de remonter dans un camion et il a tout de suite fait un essai. Il n’était pas envisageable pour lui de ne pas reprendre son métier et il a fait preuve d’une grande détermination pour y parvenir », commente son employeur.
Depuis juillet 2009, le jeune homme a donc retrouvé le volant et une totale autonomie dans son travail. Il continue à être suivi par le médecin du travail qui l’a déjà revu à deux reprises. Après quelques mois, sa réintégration ne pose aucun problème.

Le témoignage

Masson Jean-Paul, Directeur

« Je me suis vite rendu compte que le cas de Bruno n’était pas unique et que des solutions existaient »

« Ma première réaction après l’accident a été émotionnelle. Le choc avait été très violent et nous ne savions pas quelles seraient les séquelles pour Bruno. Il a une solide constitution et même si une amputation est dramatique, les conséquences auraient pu être plus graves encore. Je me suis ensuite demandé comment il pourrait reconduire avec une prothèse. En me renseignant, je me suis vite rendu compte que son cas n’était pas unique et que des adaptations étaient tout à fait possibles, ce qu’a confirmé le

. Nous avons été très bien accompagnés et la volonté de Bruno a fait le reste. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Entreprise : Go Trans
  • Activité : Transports
  • Région : Lorraine-Alsace
  • Effectif entreprise : 47
  • Effectif TH de l'entreprise : 1
  • Contact : Masson Jean-Paul (Directeur) :
    jp.masson@gotrans.fr
  • Mise à jour : 19/02/2010

La fiche technique

  • Nombre de salariés concernés : 1
  • Type de handicap : moteur
  • Aménagements :
    • techniques : oui
    • organisationnels : oui
    • de formation : non
  • Financement : Agefiph, Go Trans
  • Partenaires : Sameth 67, médecin du travail, centre de réadaptation
Publié le 21 septembre 2010