Témoignage Entreprise

Essilor forme recruteurs et managers à une meilleure « gestion » du handicap

Pour professionnaliser la « gestion » du handicap, le groupe français Essilor, leader de l’optique ophtalmique dans le monde, forme et dote recruteurs et managers, d’outils concrets.


L'expérience

Fiche rédigée le 05/02/10

Un groupe confronté à des problématiques de PME

N°1 mondial de l’optique ophtalmique, le groupe français Essilor emploie plus de 34 000 collaborateurs à travers le monde, dont 3 300, en France. À l’initiative de la DRH du groupe, ce fleuron de l’économie française signe, en 2003, une charte contre les discriminations qui inspire, quatre ans plus tard, après un diagnostic-conseil financé par l’Agefiph, la rédaction d’un premier accord handicap. « De son passé de coopérative ouvrière, Essilor conserve des valeurs d’ouverture et de solidarité », précise Michel Klein, chargé de mission handicap de la société. Son taux d’emploi de 3,5 % de collaborateurs handicapés avant la signature du premier accord en atteste.

« Bien que nous soyons un grand groupe, nous sommes confrontés à des problématiques de PME en terme de recrutement, d’une part parce que notre activité est répartie sur 21 sites, d’autre part, parce que notre turn-over est très faible ! Pour nous, il est difficile de mobiliser un Cap Emploi pour deux postes ici, un autre là-bas. Nous n’embauchons pas en masse et nos demandes sont très spécifiques. Rappelons que pour fabriquer un verre ophtalmique, il est nécessaire d’associer plus de 100 métiers  C’est la raison pour laquelle, si l’on veut augmenter notre taux d’emploi, nos recruteurs ne doivent laisser passer aucun CV digne d’intérêt ! »

Des formations adaptées pour les recruteurs et les managers

Michel Klein et la DRH d’Essilor font le choix d’une formation au handicap, à destination, tout d’abord, des recruteurs du groupe, puis des managers, répartis sur l’ensemble du territoire au sein des différentes unités administratives, de R&D ou de production des optiques. La session de formation des recruteurs est organisée sur deux jours, au siège du groupe, à Charenton-le-Pont, autour d’informations variées sur les différentes natures de handicaps et surtout, autour d’exercices pratiques et de mises en situation. Objectifs visés ? Mesurer ses propres représentations sur la diversité en général, et sur le handicap en particulier, pour mieux les dépasser ; tirer les enseignements d’un CV « atypique » ; sortir des processus habituels, savoir questionner un candidat en entretien d’embauche et enfin, convaincre les managers de l’intérêt du profil sélectionné.
Pour les managers, leur formation s’est déroulée, sur une journée, autour de « la prise en main » de l’accord handicap. A ce titre, Michel Klein précise que le « but visé n’était pas de le leur présenter sous l’angle de « davantage de travail» mais plutôt de leur expliquer en quoi il les aiderait « à mieux gérer la diversité. »

Un dispositif construit avec l’appui du service formation d’Essilor

À partir des différents objectifs assignés à la formation « recruteurs », souhaitée par Essilor, Michel Klein a formalisé un cahier des charges qu’il a ensuite envoyé à plusieurs cabinets spécialisés. « Un seul a répondu à notre souhait de former à la diversité plutôt qu’au handicap seul. Il est intervenu auprès des recruteurs, soit une vingtaine de salariés, auxquels nous avons associé des salariés des services RH, soit en tout une soixantaine de personnes », précise-t-il.

En ce qui concerne le groupe « managers » - 600 personnes au total -, Essilor s’est rapproché du CEDIP ANDRH (Centre d’études pour la direction du personnel de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines). Avant de déployer le dispositif visant à former l’ensemble des managers au maniement de l’accord handicap, une quinzaine de formateurs « maison » a bénéficié d’une session co-construite par le CEDIP ANDRH et Essilor.
Dans les deux cas, le service formation du groupe a été étroitement associé à cette dynamique, financée par Essilor sur le budget dédié à l’accord.

« Nous savons gérer le handicap  »

« Au terme de la première vague de formation des responsables du recrutement, se souvient Michel Klein, j’ai pu sentir leur satisfaction. Nous leur avons vraiment donné les outils pour être efficaces, faire correctement leur métier. La mission Handicap ne recrute pas directement des personnes handicapées mais elle est là pour accompagner recruteurs et candidats.
« Quant aux managers, leurs comportements face au handicap ont également évolué de façon positive. Nos collaborateurs répondent présents lorsque nous les sollicitons . Nous avons passé un cap. Intégration, maintien dans l’emploi, tout cela, nous savons le gérer aujourd’hui ! », affirme le chargé de mission handicap d’Essilor.

Le témoignage

Klein Michel, chargé de mission handicap Essilor

« Éviter que les managers ne répondent « non » d’emblée à une candidature »

« Lorsque nous avons élaboré la formation des managers, notre objectif était de leur fournir tous les éléments pour leur permettre de se prononcer objectivement sur la candidature d’une personne handicapée, en ayant réfléchi au préalable sur leurs propres représentations et sur les compétences de la personne. Ce que nous ne voulons pas, c’est entendre « non » d’emblée ou des arguments du type : « C’est bien, mais chez moi, ce n’est pas possible ! »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Entreprise : Essilor
  • Activité : Optique ophtalmique
  • Région : Ile-de-France
  • Effectif entreprise : 3 300
  • Effectif TH de l'entreprise : 134
  • Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 7 à 10
  • Accord d’entreprise : OUI
  • Convention Agefiph : NON
  • Contact : Klein Michel (chargé de mission handicap) :
    mission.handicap@essilor.fr
  • Mise à jour : 25/02/2010

La fiche technique

  • Action : formation handicap/diversité
  • Cibles : recruteurs et managers
  • Financement : Essilor
  • Partenaires : cabinet prestataire, CEDIP ANDRH
Publié le 21 septembre 2010