Témoignage Entreprise

En Rhône-Alpes, Générale de Santé forme des candidats aux métiers d’agent de service hospitalier et de brancardier

Afin d’ouvrir les professions soignantes aux demandeurs d’emploi handicapés, Générale de Santé Rhône-Alpes a mis en place un programme de formation préalable à l’embauche.


L'expérience

Fiche rédigée le 25/09/09

Former pour recruter

Depuis début 2008, le groupe Générale de Santé a choisi la voie d’un accord d’entreprise pour dynamiser et structurer sa politique d’emploi des personnes handicapées. Un engagement sur trois ans qui a conduit à la création d’une mission handicap et d’un réseau de référents régionaux. En région Rhône-Alpes, c’est Romain James, responsable ressources humaines à la clinique Kennedy de Montélimar, qui assure ainsi le relais de la politique nationale sur les différents axes de l’accord, et notamment du recrutement. « Dans ce domaine, l’un de nos principaux enjeux est d’ouvrir les métiers de soignants aux travailleurs handicapés », précise-t-il. Une gageure si l’on considère les niveaux de qualifications requis. « Nous souhaitions engager une action au niveau régional car certains établissements n’étaient pas encore très avancés dans le cadre du projet handicap et nous sommes arrivés à la conclusion qu’il nous fallait former nos propres candidats. Notre choix s’est porté sur les deux métiers soignants les moins techniques, celui d’agent de service hospitalier et celui de brancardier. » 
 

80 candidatures recueillies sur la région

Avec l'aide du club Entreprise et Handicap et de l'Agefiph, Romain James lance une étude sur les 16 établissements Générale de Santé de la région pour évaluer les besoins. Il présente le projet aux différents responsables et recueille 18 propositions de postes en CDD ou CDI sur 13 d'entre eux. Le projet étant dimensionné, l'étape suivante consiste à construire le programme de formation avec le prestataire choisi, le Pôle Formation Santé de Villeurbanne : s'appuyant sur un contrat de professionnalisation, il prévoit 315 heures de formation théorique et 1 505 heures de stage chez le futur employeur.
« Pour recruter les candidats, nous n'avons fixé aucun niveau de qualification minimum. À travers des tests, nous nous sommes juste assurés de leur capacité à suivre la formation. Du fait de la nature des deux métiers, nous avons également veillé à ce que les candidats n'aient pas de restrictions physiques trop importantes, sur le port de charges par exemple. » 
 

Près de 80 candidats postulent. À l'issue des tests, la moitié est reçue en entretien par les services RH. Au final, 14 personnes sont retenues. La formation démarre en septembre 2008.

GDS s’appuie sur l’expertise de ses partenaires

Tout le travail de définition et de mise en place du projet est coordonné par Romain James, mais il souligne l’appui essentiel du club Entreprise et Handicap et du centre de formation. Lors de la phase de présélection des candidats, Générale de Santé sollicite différents partenaires : la Cellule Handicap de Pôle emploi, des associations spécialisées, telles que l’Urapeda, et bien sûr Cap emploi, qui a la charge de centraliser les candidatures. Les tests de recrutement sont réalisés par le Pôle Formation Santé.
L’essentiel du projet est financé sur le budget de l’accord d’entreprise de Générale de Santé. « Nous avons rencontré quelques difficultés sur l’hébergement des candidats éloignés, qui venaient suivre la formation à Lyon. Un hébergement à l’hôtel aurait représenté un coût très élevé sur la durée. Finalement, ils ont été pris en charge par nos différents établissements », précise Romain James.
 

Deux nouvelles promotions à venir

Un an après le démarrage de la formation, les candidats rejoignent leur poste respectif. Opération réussie. Mais en cours de route, le groupe de 14 personnes a tout de même connu 5 défections. Les raisons de ces départs ? Pour l’un, un métier qui ne correspondait pas à ce qu’il imaginait, pour un autre, un rythme trop difficile à soutenir ou la crainte de ne pas y arriver sur la durée. « On court toujours ce risque lorsqu’on met en place un projet de ce type, commente Romain James. Mais nous tirons les enseignements de cette expérience. Dans la période de recrutement, nous devons être plus attentifs encore aux motivations des candidats et à l’adéquation homme/poste. Nous devons aussi les sensibiliser davantage à la réalité des métiers. C’est pourquoi nous passerons désormais obligatoirement par une période d’évaluation en milieu de travail via Pôle emploi. » 
C’est dans cet esprit qu’une deuxième promotion a d’ores et déjà été réunie pour l’année 2009-2010.  L’expérience lyonnaise sera par ailleurs transposée en Bourgogne dès l’automne 2010 avec une formation similaire au métier d’aide-soignant.

Le témoignage

James Romain, référent handicap Rhône-Alpes

« Il faut être extrêmement attentif au recrutement des candidats »

« Dans le cadre de notre accord d’entreprise, nous explorons toutes les pistes pour répondre à nos engagements, notamment en matière de recrutement et de sous-traitance avec les secteurs protégé/adapté. La formation préalable de candidats à l’embauche nous paraît une bonne solution et malgré quelques défections, la première opération a été très positive puisqu’elle nous a permis de préparer et d’intégrer 9 personnes sur la région. Pour multiplier les chances de réussite sur ce type de projet, il faut être extrêmement attentif au recrutement, bien évaluer les motivations des candidats et leur faire découvrir les métiers préalablement afin d’éviter les déceptions ou les abandons en cours de route. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Groupe : Générale de Santé
  • Entreprise : Générale de Santé Bourgogne-Rhône-Alpes
  • Activité : Établissements de santé
  • Région : Bourgogne / Franche Comté
  • Effectif entreprise : 3 600 (région)
  • Effectif TH de l'entreprise : 81
  • Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 2
  • Accord d’entreprise : OUI
  • Convention Agefiph : NON
  • Contact : James Romain (référent handicap Rhône-Alpes) :
    r.james@gsante.fr
  • Mise à jour : 28/10/2009

La fiche technique

  • Nombre de salariés concernés : 9
  • Type de handicap : tous types
  • Aménagements :
    • techniques : oui
    • organisationnels : oui
    • de formation : oui
  • Financement : Générale de santé
  • Partenaires : Cap emploi, Pôle emploi, associations, Entreprise et Handicap (Medef), Pôle Formation Santé
Thématique
Publié le 21 septembre 2010