Egis recourt à l’alternance pour recruter des personnes handicapées à des postes administratifs
L'expérience
Fiche rédigée le 26/10/11
Une marge de manœuvre étroite en termes de recrutement
Filiale de la Caisse des dépôts, le groupe Egis est spécialisé dans le conseil et l’ingénierie. Il intervient dans des domaines aussi variés que la construction pour les transports, la ville, le bâtiment, l’industrie, l’eau, l’environnement et l’énergie. Depuis peu, le groupe a intégré une nouvelle filiale spécialisée dans le montage de projets et l’exploitation routière et aéroportuaire. Du fait de la spécificité de ses métiers – 70 % de ses salariés sont ingénieurs, Egis présente un faible taux d’emploi de personnes handicapées. En 2010, le groupe décide d’agir et signe une convention avec l’Agefiph après avoir réalisé un diagnostic-conseil. La marge de manœuvre en termes d’embauches est étroite, mais l’alternance constitue une piste intéressante. Patricia Volzaque, chargée d’animer la mission handicap, met sur pied un projet de recrutement-formation s’appuyant sur le contrat de professionnalisation.
Quatre candidats sélectionnés suite à une série d’entretiens
« Nous avons choisi de cibler des postes d’employés administratifs destinés à intégrer les services RH de nos différentes filiales, explique-t-elle. Préalablement, nous avions identifié les employeurs potentiels qui ont désigné en amont les tuteurs susceptibles d’encadrer les candidats sélectionnés. »
Avec l’aide d’un cabinet de conseil RH, Egis construit un référentiel de formation adapté.
En octobre 2010, le projet est présenté à l’ensemble des intervenants. Un cabinet de recrutement spécialisé est chargé de présélectionner des candidats. Bénéficiant d’un agrément comme centre de formation, c’est lui qui assurera ensuite la formation de ces personnes.
Le recrutement a lieu au cours d’une session d’entretien. Ces rencontres impliquent non seulement les recruteurs, mais aussi les tuteurs déclarés. « Pour que tout fonctionne, il était important que le courant passe d’emblée entre le candidat choisi et la personne chargée de l’accompagner », précise Patricia Volzaque. Bien que la présélection ait reposé sur des critères assez larges, sans prérequis en termes de diplômes, le résultat de l’opération est en deçà des espérances de la chargée de mission handicap : seuls quatre postulants au lieu de six sont finalement retenus.
Des tuteurs très impliqués
Pendant un an, les nouveaux embauchés suivent la formation à raison d’une semaine de cours par mois. Le reste du temps, ils intègrent leur service respectif sous la responsabilité de leur tuteur. « Le rôle des tuteurs est primordial, précise Patricia Volzaque. Ils suivent les personnes de très près, établissent un carnet de route et participent régulièrement à des réunions d’évaluation. Cela demande une grande implication. Seules des personnes volontaires peuvent assumer ce rôle. »
En dépit de ce suivi, deux stagiaires abandonnent le cursus en cours de route : l’un pour des raisons de santé, l’autre en raison de réelles difficultés d’intégration qui n’ont pu être résolues. « La personne, très fragile psychologiquement, ne trouvait pas sa place. Tout s’était pourtant bien passé lors de l’entretien. Nous avons essayé de trouver une solution avec l’aide du Sameth, mais nous nous sommes finalement séparés d’un commun accord. »
Deux embauches en CDI à finaliser
Deux candidats ont donc suivi le parcours de formation jusqu’au bout. L’un et l’autre ont récemment signé un CDD. La mission handicap a procédé à de petits aménagements de poste à leur intention : acquisition d’un siège ergonomique et d’un zoom texte pour une meilleure lecture à l’écran. « L’objectif est évidemment de leur proposer à chacun un CDI, précise Patricia Volzaque, mais le groupe ayant entre temps connu une importante réorganisation, nous devons attendre pour être en mesure de préciser leur affectation définitive. »
Malgré les deux défections, l’opération constitue un premier pas pour Patricia Volzaque. « Compte tenu de nos métiers et de notre faible capacité d’embauche, nous devons continuer à explorer des « niches » et envisager de nouvelles possibilités, notamment en matière de sous-traitance avec le secteur protégé. C’est un processus très lent, mais il faut rester optimiste. »
Le témoignage
Patricia Volzaque, chargée de mission handicap chez Egis
« Les candidats sont rares et rien n’est jamais gagné d’avance »
« Pour une entreprise comme la nôtre qui emploie essentiellement des ingénieurs, les réponses à l’obligation d’emploi des personnes handicapées sont peu nombreuses. Il faut envisager toutes possibilités. L’alternance constitue un excellent outil, mais notre expérience montre que rien n’est jamais gagné d’avance. »
La fiche d'identité de l'entreprise
- Entreprise : Egis (site de Saint-Quentin-en-Yvelines)
- Groupe : Egis
- Activité : Service aux entreprises
- Région : Ile-de-France
- Effectifs : 4 500
- Effectifs TH : 1,62 (taux d’emploi 2010)
- Unités valorisables au titre de la sous-traitance : nc
- Contact : Patricia Volzaque (chargée de mission handicap) -
patricia.volzaque@egis.fr - Mise à jour : 26/10/11
La fiche technique
- Nombre de salariés concernés : 2
- Type de handicap : moteur, déficience visuelle
- Aménagements :
- techniques : oui
- organisationnel : oui
- formation : oui - Financements : Egis, Agefiph, dispositifs de droit commun
- Partenaires : cabinet de conseil RH, cabinet de recrutement, Sameth