Deux jeunes techniciens DAO embauchés chez Phibor Entreprises après une période d'alternance
L'expérience
Fiche rédigée le 25/11/09
Une formation collective de technicien DAO
Implantée à Rungis (Val-de-Marne), la société Phibor Entreprises est spécialisée dans les installations électriques (sécurité incendie, réseaux informatiques, vidéo, systèmes anti-intrusion…) à destination des entreprises. Elle emploie 250 salariés, dont la plupart interviennent sur les chantiers en région Ile-de-France. Le savoir-faire de l’entreprise repose également sur son bureau d’études, qui compte une vingtaine d’ingénieurs et de techniciens. En 2008, sa responsable, Jacqueline Laisné, souhaite s’associer à un projet lancé par la Chambre syndicale des entreprises d’équipement électrique en direction de demandeurs d’emploi handicapés. L’objectif est de former en alternance des techniciens DAO.
« Dans notre métier, nous sommes confrontés à une véritable pénurie de vocations. Le projet était donc doublement intéressant car il nous offrait aussi l’occasion de répondre positivement à notre obligation d’emploi. » Le bureau d’études s’engage à accompagner et à embaucher Riadh et Mohamed, deux jeunes stagiaires d’une vingtaine d’années, l’un présentant un handicap auditif, l’autre un handicap moteur.
Recrutés en CDI après un an d’alternance
Les deux stagiaires sont préalablement reçus par Jacqueline Laisné et le responsable des ressources humaines. Riadh est titulaire d’un DUT Génie électrique ; Mohamed a de son côté un bac pro industriel et une formation de dessinateur catalogue, mais aucune formation technique en électricité. L’un et l’autre témoignent d’une grande motivation. « Ma plus grande appréhension concernait le handicap de Riadh. Nous l’avons reçu accompagné d’un interprète en langue des signes et je ne savais pas comment nous allions gérer la communication au quotidien. Sa personnalité ouverte, dynamique, m’a rassurée. Mohamed, pour sa part, se déplace en fauteuil, mais nos locaux ne présentent aucun problème d’accessibilité. Nous n’avions donc pas d’inquiétude de ce côté-là. »
Les deux jeunes hommes entament la formation en mai 2008 dans le cadre d’un contrat de professionnalisation. Il partagent ainsi leur emploi du temps entre le centre de formation et le bureau d’études. Au bout d’un an, ils signent un CDI chez Phibor Entreprises.
Des aménagements en vue avec le Sameth
L’accueil et l’intégration de Mohamed et Riadh au sein du bureau d’études sont directement gérés par Jacqueline Laisné. « Au sein de l’équipe, ils ont également trouvé une aide auprès des collaborateurs. » Malgré les inquiétudes initiales, la communication avec Riadh s’établit très vite. Chacun s’habitue à s’adresser à lui de manière à ce qu’il puisse lire sur les lèvres. Lui-même s’exprime par écrit. Un tableau blanc a été installé à cet effet à côté de son bureau. Le mail est également un bon moyen de communication. Jour après jour, l’équipe a de son côté intégré quelques rudiments de LSF.
Mohamed, pour sa part, a quelques difficultés avec son fauteuil qui ne lui assure pas un confort optimal ni dans son travail, ni dans les transports. « Ne sachant que faire, je l’avais orienté vers une association qui lui a parlé du Sameth, explique Jacqueline Laisné. Nous avons immédiatement pris contact. Un dossier de demande d’aide de l’Agefiph est en cours pour le financement d’un nouveau fauteuil et d’un permis de conduire adapté. Un ergonome est également intervenu dans nos locaux et quelques améliorations vont y être apportées, notamment au niveau des sanitaires. Concernant Riadh, nous montons un dossier avec la participation du Sameth afin de faire intervenir l’Aract pour améliorer ses conditions de travail, notamment sur la communication. »
Acquérir les compétences manquantes
« La plus grosse difficulté à laquelle nous sommes confrontés n’est pas liée au handicap, ni à l’implication de Riadh et Mohamed. Pour des raisons internes au centre de formation, ils n’ont pas pu bénéficier de la totalité de la formation pédagogique prévue et ont encore de grosses lacunes. » Du fait de son bagage technique, Riadh intègre rapidement les connaissances, mais Mohamed est pénalisé par son manque de formation dans le domaine de l’électricité. L’enjeu porte donc aujourd’hui sur cette acquisition des compétences manquantes.
« Notre premier contact avec le Sameth est encore récent, mais nous avons une interlocutrice très compétente qui nous a informés des différentes mesures d’aides proposées par l’Agefiph. Peut-être envisagerons-nous à l’avenir une formation complémentaire ? »
Le témoignage
Laisné Jacqueline, responsable du bureau d’études
« Le handicap ne constitue en rien un frein à l’intégration »
« Mohamed et Riadh sont considérés aujourd’hui comme des collaborateurs à part entière de l’équipe et non comme des travailleurs handicapés. Tout le monde s’est adapté au fait que Riadh soit sourd et muet et nous avons trouvé avec son aide les bons modes de communication. Même si des améliorations doivent être envisagées en termes d’aménagement, le handicap ne constitue en rien un frein à l’intégration dans l’équipe. C’est plus sur le champ de compétences qu’il nous reste à travailler. » »
La fiche d'identité de l'entreprise
- Groupe : Vinci
- Entreprise : Phibor Entreprises
- Activité : Ingénirie et installations électriques
- Région : Ile-de-France
- Effectif entreprise : 250
- Effectif TH de l'entreprise : 4
- Unités valorisables au titre de la sous-traitance : nc
- Accord d’entreprise : NON
- Convention Agefiph : NON
- Contact : Laisné Jacqueline (responsable bureau d’études) :
jacqueline_laisne@phibor-entreprises.fr - Mise à jour : 12/01/2010
La fiche technique
- Nombre de salariés concernés : 2
- Type de handicap : Moteur / Auditif
- Aménagements :
- techniques : oui
- organisationnels : oui
- de formation : oui
- Financement : Phibor Entreprises, Agefiph
- Partenaires : Chambre syndicale des entreprises d'équipement électrique, Sameth 94, Aract, organisme de formation