Témoignage Entreprise

Des aménagements pour améliorer les conditions de travail du jeune exploitant agricole

Deux ans après avoir repris la ferme familiale avec son épouse, Gildas Cotto, un jeune exploitant handicapé, se lance dans la construction d’une salle de traite et d’une nurserie pour les jeunes bovins qu’il élève. Une opportunité pour en adapter les fonctionnalités à son handicap.

L'expérience

Article rédigé le 25/03/08

Agriculteur en fauteuil roulant, c’est possible

Gildas Cotto et son épouse Sylvie reprennent en août 2004 la ferme familiale de ses parents, à Saint-Thurial près de Rennes. Elle compte alors 41 vaches laitières, 63 hectares de terres céréalières et enherbées, et produit près de 200 000 litres de lait chaque année. Le couple gère seul l’exploitation comme c’est souvent le cas dans la profession. Leur singularité ? Gildas Cotto, gravement accidenté de la route en 1998, se déplace en fauteuil roulant. Grâce aux hayons élévateurs fixés sur les deux tracteurs et aux commandes manuelles, deux aménagements réalisés récemment, le jeune homme a gagné en autonomie dans les tâches quotidiennes à accomplir. Pour certaines d’entre elles, Sylvie l’accompagne. Le handicap de Gildas n’est pas un frein à leurs souhaits d’agrandissement. Le couple envisage la construction d’un nouveau bâtiment de 1 400 m2 couverts pour accueillir la nurserie et une nouvelle salle de traite plus adaptée à leurs nouveaux quotas laitiers revus à la hausse. Cette extension constitue l’opportunité d’effectuer les aménagements nécessaires pour que Gildas et son épouse puissent travailler dans les meilleures conditions.

Salle de traite et équipements sécuritaires

Pour accompagner leur projet, Sylvie et Gildas se renseignent auprès de la Mutuelle sociale agricole. Avec l’un de leurs conseillers, ils sillonnent ensemble les fermes bretonnes pour rechercher les meilleures solutions d’aménagements. Ces visites conduisent le jeune couple à opter pour une salle de traite dite « par l’arrière » par opposition au modèle classique dit « en épi » . Cet équipement favorise un meilleur positionnement des animaux face à Gildas qui, aidé d’un fauteuil électrique verticalisateur, est maintenu debout et peut se déplacer pour effectuer la traite. En outre, l’installation garantit une totale compatibilité de travail pour les deux époux. Pour pallier la difficulté du jeune homme à gérer l’entrée des  vaches à la file dans la salle, l’exploitation fait l’acquisition d’un chien électrique. Ce dispositif constitué de chaînettes électrifiées oblige le bovin à patienter puis à avancer au rythme souhaité. Enfin, l’aire d’exercice des vaches est équipée de racleurs hydrauliques automatiques pour aider au nettoyage de leurs déjections.

Étude de postes et déplacements en nombre

Pour mener à bien le projet, le conseiller MSA active autour de Gildas tout un réseau d'acteurs, notamment l'Agefiph et le dispositif Cap Insert pour l'obtention d'un cofinancement. Un ergothérapeute rennais, que Gildas Cotto avait rencontré lors de sa rééducation fonctionnelle des années auparavant, est également sollicité. Il réalise une étude de postes détaillant les tâches et les gestes à accomplir afin d'identifier les zones « accidentogènes » pour le jeune homme. Les visites de salles de traite s'organisent ensuite, complétées par des déplacements aux salons de l'agriculture et du machinisme agricole. Près de deux ans seront nécessaires pour concrétiser ce projet auquel l'Agefiph participera financièrement à hauteur du différentiel de coûts entre une salle de traite classique et une salle de traite « par l'arrière » .

Un dispositif « gain de temps »

Deux ans après la mise en œuvre de ce projet, Gildas Cotto se déclare très satisfait des aménagements réalisés : la durée quotidienne de la traite à été réduite (de deux fois deux heures trente à deux fois trois quarts d’heure). Un gain de temps précieux auquel il convient d’ajouter une plus grande sécurité dans la conduite des différentes tâches. L’installation des râcleurs hydrauliques dispense Gildas d’effectuer lui-même le nettoyage des aires d’exercice et lui évite deux montées et descentes de tracteur soit un gain de temps supplémentaire de près d’une heure par jour. Sylvie bénéficie indirectement de ce nouveau dispositif entièrement sécurisé : c’est elle qui attelait auparavant les râcleurs mécaniques au tracteur, une tâche impossible à réaliser pour son époux.
Au fil de la journée, les gains de temps générés par les différents aménagements sont réemployés au profit d’autres tâches comme celles liées à l’agrandissement de l’exploitation qui, avec la flambée des quotas laitiers, doit passer de 200 000 à 305 000 litres pour la période 2008-2009.

Le témoignage

Cotto Gildas, gérant

« Grâce à ces équipements, ma femme et moi, formons une bonne équipe ! »

« Ces aménagements ont considérablement amélioré le fonctionnement de l’exploitation. Il y a certes toujours des choses à améliorer, des petits détails, des petites bricoles. Mais globalement, tout me convient parfaitement. Grâce à ces équipements, ma femme et moi, formons une bonne équipe ! »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Entreprise : Earl La Rose des Sables
  • Activité : Exploitation agricole
  • Région : Bretagne
  • Effectif entreprise : 2
  • Effectif TH de l'entreprise : 1
  • Unités valorisables au titre de la sous-traitance : nc
  • Accord d’entreprise : NON
  • Convention Agefiph : NON
  • Contact : Cotto Gildas (Gérant) :
  • Mise à jour : 22/04/2008

La fiche technique

  • Durée de mise en œuvre : 2 ans
  • Nombre de salariés concernés : 1
  • Type de handicap : moteur
  • Aménagements :
    • techniques : oui
    • organisationnels : non
    • de formation : non
  • Financement : Agefiph, Earl La Rose des sables
  • Partenaires : MSA, Cap Insert, ergothérapeute, Agefi
Thématique
Publié le 20 septembre 2010