De l’atelier au service comptabilité
Elia Vandevivère
Centre
S’orienter
Accepter l’idée de changer de métier
Pendant près de 30 ans, Élia Vandevivère a travaillé comme « plieuse main« , chez Sodisac, le « couturier de l'enveloppe« , spécialisé dans la fabrication de sacs en papier. « En trente ans, on prend ses petites habitudes, on se sent chez soi dans l'entreprise. Et puis, j'adorais mon métier. En changer ? Jamais de la vie ! Je n'y aurais même pas pensé. » Mais de méchantes tendinites au niveau des épaules contraignent Élia à de fréquents arrêts maladie. Le médecin du travail la prévient : il va probablement falloir envisager un reclassement. « Il m'a fallu un an pour accepter l'idée. J'étais bien décidée à passer outre. Lorsque je rentrais à l'atelier, je m'y remettais de plus belle, mais j'ai fini par comprendre que je jouais avec ma santé et que je risquais d'aggraver les choses. » Élia est reconnue en maladie professionnelle et se voit remettre un avis d'inaptitude définitif.
Un poste radicalement différent
Du côté de son employeur, on ne sait comment l'orienter. La seule issue semble le licenciement pour inaptitude. Un drame à près de cinquante ans. Puis son patron apprend qu'un poste administratif va se libérer dans l'entreprise. « Il m'a proposé de me former pour prendre la suite. J'avais fait un peu de compta, il y a trente ans, mais j'ai tout oublié depuis et je ne connais rien à l'informatique. Je n'étais pas franchement convaincue au départ. »
Se former à presque 50 ans, un défi
Élia relève pourtant le pari. Elle suit deux mois de formation qualifiante au Greta, suivis d'un mois de stage. Une formation « intensive« , commente-t-elle, au cours du laquelle il lui faut assimiler les bases de la comptabilité, l'utilisation d'un tableur, d'un traitement de texte, des notions d'anglais. « Cela m'a demandé beaucoup de travail personnel, mais c'est très enthousiasmant d'apprendre de nouvelles choses. Et puis cela soulève beaucoup de questions : aurai-je suffisamment de compétences ? Serai-je capable de tenir le poste ? » Parvenue au terme de son stage, Élia envisage une formation plus longue pour renforcer ses connaissances. Elle est accompagnée en cela par son employeur et par le Sameth. « Je vais tenir le cap » , conclut-elle.
Pouvoir rester dans la même entreprise
« C'est une vraie remise en cause, un combat personnel, mais c'est un beau challenge. Je réalise qu'on m'a donné une chance exceptionnelle et que j'ai eu raison de la saisir. Cela me permettra, à terme, de rester dans l'entreprise dans laquelle j'ai toujours travaillé et où je connais tout le monde. »