David intègre le centre de service grenoblois d’Open dans le cadre d’une formation en alternance de développeur nouvelle
L'expérience
Fiche rédigée le 22/05/12
Une formation accessible aux personnes handicapées
Depuis la signature de sa convention avec l’Agefiph, en janvier 2011, Open, qui compte parmi les 10 premières sociétés de services en ingénierie informatique (SSII) françaises, s’est fixé pour objectif d’ouvrir ses métiers aux personnes handicapées. Un pari difficile dans un secteur professionnel qui recrute essentiellement des ingénieurs et des consultants informatiques de niveau bac+3 à 5.
« En consultant l’Agefiph et les différents acteurs de l’insertion, nous sommes arrivés à la conclusion qu’il nous fallait d’une part élargir nos critères de recrutement en direction de candidats moins qualifiés et d’autre part, mettre en place un dispositif de formation en alternance pour amener les personnes au niveau requis. », explique Robert Agustin, responsable de la mission handicap créée à l’occasion de la convention. L’entreprise s’est rapprochée de certains acteurs de la formation professionnelle et de la branche professionnelle Syntec Numérique pour mettre en œuvre un parcours de formation sur un an destiné à des candidats de niveau bac + 2 et aboutissant à l’obtention d’un certificat de qualification professionnelle (CQP) de développeur nouvelles technologies.
Trois mois de préparation des candidats
Tout au long de l’année 2011, quatre personnes intègrent la formation dans le cadre d’un contrat de professionnalisation. David, un jeune homme originaire de Savoie, est le dernier à entamer le cursus, au mois de novembre. Comme les autres alternants, il a été proposé à l’entreprise par le centre de formation spécialisé en charge de la préparation des candidats. « Les personnes que nous avons sélectionnées avaient toutes déjà quelques connaissances en informatique, mais il était nécessaire de les mettre à niveau avant de commencer la phase de professionnalisation », précise Robert Agustin.
Dans le cas de David, qui présente une déficience visuelle, cette première étape de trois mois, est l’occasion pour l’entreprise d’anticiper certains aménagements. L’étude préalable est confiée à un cabinet d’ergonome lyonnais sur recommandation de Cap emploi. Il est ainsi prévu d’équiper le poste de travail du jeune homme d’un écran adapté, d’un logiciel spécialisé et d’un éclairage adapté à ses besoins.
Le manager et le tuteur impliqués dès le départ
« La question de l’aménagement du poste a permis d’impliquer dès le départ le manager et le tuteur de David, ce qui a, par la suite, largement facilité son intégration », constate Robert Agustin. Lorsque le jeune homme démarre sa période d’alternance, le centre de service grenoblois qui l’accueille est parfaitement au fait de ses besoins et toutes les éventuelles inquiétudes relatives à son handicap sont levées.
David séjourne dans la capitale une semaine par mois, où il suit les cours avec d’autres alternants dans un cadre ordinaire. Le reste du temps, il travaille au sein d’une équipe projet sous la responsabilité d’un hiérarchique et de son tuteur. Quelques semaines après l’arrivée de David, celui-ci a reçu une formation sur l’accompagnement d’un collaborateur handicapé. « La formation des tuteurs est l’un de nos objectifs 2012 après avoir formé, l’an passé, une trentaine de managers et chargés RH, souligne le responsable de la mission handicap. Dans le cas de David, cette formation n’était peut-être pas vitale, mais elle a permis de préciser certains points importants. »
Un recrutement conditionné par la réussite… et la conjoncture
Alors que le jeune homme entame le dernier tiers de sa période d’alternance, le centre de service qui l’emploie a toujours pour objectif, à terme, de pérenniser son contrat sous réserve qu’il obtienne son CQP. « Mais nous sommes aussi tributaires de la conjoncture, tempère Robert Agustin. Depuis plusieurs mois, le nombre de nos collaborateurs en intercontrat – c’est-à-dire en attente de mission chez les clients – a augmenté et nous n’avons toujours pas une bonne visibilité sur les opportunités qui s’offriront d’ici quelques mois. »
Par ailleurs, à l’issue de cette première année d’expérimentation en matière de formation en alternance, la mission handicap réfléchit d’ores et déjà à faire évoluer le dispositif vers une formation de niveau supérieur. « En termes de niveau de qualification, il apparaît que le CQP de développeur nouvelles technologies n’est pas encore tout à fait en phase avec les besoins de l’entreprise et des clients, dont les exigences sont un peu plus élevées », remarque Robert Agustin. En février 2012, Open s’est donc rapproché du Centre de réadaptation de Mulhouse (CRM), un centre de reclassement professionnel (CRP) qui possède une filière informatique, afin de pouvoir proposer aux futurs candidats une formation d’ingénieur en alternance sur deux ans en partenariat avec le CNAM.
Le témoignage
Robert Agustin, responsable mission handicap
« L’embauche finale des alternants reste dépendante de la dynamique de nos centres de services »
« Le dispositif d’alternance et d’accompagnement que nous avons mis en place est assurément une excellente solution pour répondre à nos difficultés de recrutement de collaborateurs handicapés. Tout en élevant le niveau d’employabilité de la personne, l’entreprise dispose du temps nécessaire pour faire sa connaissance, évaluer ses besoins et impliquer le management en vue de son intégration. Mais la limite de l’exercice concerne l’embauche finale qui reste dépendante de la dynamique de nos centres de services. »
La fiche d'identité de l'entreprise
- Groupe : Open
- Activité : Services aux entreprises
- Région : Rhône-Alpes
- Effectif groupe : 3 100
- Effectif établissement : 25
- Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 2,31
- Convention Agefiph : oui (2011-2012)
- Contact : Robert Agustin (responsable mission handicap) - robert.agustin@open-groupe.com
- Mise à jour : 22/05/12
La fiche technique
- Nombre de salariés concernés : 1
- Type de handicap : déficience visuelle
- Aménagements :
- techniques : oui
- organisationnels : oui
- de formation : oui
- Financement : Open, Agefiph, droit commun
- Partenaires : Cap emploi, centres de formation