Chez Savac, un conducteur de car amputé d’une jambe retrouve le volant
L'expérience
Article rédigé le 29/02/07
Une responsabilité morale pour l’entreprise
En novembre 2003, un car de la société Savac percute violemment le véhicule d’une autre compagnie de transport, blessant grièvement son conducteur, Patrick, alors âgé de 38 ans. Ce dernier doit être amputé de la jambe gauche. Un an plus tard, alors qu’il est encore en pleine rééducation, Savac rachète la compagnie qui l’employait et l’intègre à ses effectifs. Face à sa détermination à reprendre un jour le volant, Stéphanie Chardon, la responsable des ressources humaines, lui promet de tout mettre en œuvre pour lui permettre de retrouver son métier. Elle considère que l’entreprise est moralement responsable de sa situation.
Une reprise d’activité provisoire à mi-temps
En septembre 2005, après plusieurs opérations et l’installation d’une prothèse, Patrick effectue un premier test de conduite d’une demi-journée sur un car à double pédalier prêté par la RATP. L’expérience est concluante, le conducteur enthousiaste. Les démarches sont entreprises pour faire revalider son permis et, en janvier 2006, Patrick est affecté provisoirement à mi-temps sur une ligne régulière de la compagnie, le seul équipement légalement exigé étant une boîte de vitesses automatique. Mais l’objectif est de lui permettre de retravailler sur des missions de tourisme longue distance. Savac envisage donc l’acquisition d’un car spécialement aménagé.
Un véhicule sur mesure
L’entreprise fait appel au service d’aide au maintien dans l’emploi (Sameth), qui missionne un ergonome chargé de concevoir, avec le constructeur, les adaptations nécessaires à apporter sur un véhicule de série. Un médecin du travail et le conducteur lui-même sont associés au projet. L’Agefiph cofinance les aménagements au titre du maintien dans l'emploi. Le nouveau car est livré après six mois d’étude. Il a été équipé d’un siège pivotant dont l’assise a été totalement repensée, d’un volant rétractable et de rétroviseurs électriques autodégivrants. Les soutes ont été surbaissées pour faciliter le chargement éventuel de bagages par le conducteur.
Un handicap totalement assumé
Aujourd’hui âgé de 42 ans, Patrick a pleinement retrouvé le poste qu’il occupait avant son accident et son handicap ne constitue plus un tabou ni pour lui ni pour quiconque dans l’entreprise. Sa détermination à reprendre son activité a plutôt suscité l’admiration. Depuis peu, il conseille et encourage l’une de ses jeunes collègues, privée de l’usage d’un bras dans un récent accident de moto.
Le témoignage
Stéphanie Chardon, DRH de Savac
« Sans l’extraordinaire énergie déployée par le salarié, rien n’aurait été possible »
« Lorsque Patrick a rejoint la société Savac à l’occasion du rachat de son ancienne compagnie, nous avons décidé de tout faire pour lui permettre de retrouver son ancien poste, malgré la complexité du projet. Nous l’avons soutenu dans ses démarches et n’avons pas hésité à investir lorsque cela a été nécessaire.
Des salariés investis dans leur métier
Le facteur décisif a néanmoins été l’énergie qu’il a déployée pour surmonter les nombreux obstacles qui se sont présentés à lui. Tout d’abord, lors de sa longue période de rééducation, où on lui avait affirmé qu’il ne reprendrait jamais son activité. Puis, lorsqu’il a dû repasser son permis. Il lui a fallu près de 5 mois pour obtenir une validation car son cas n’entrait dans aucune catégorie administrative. La réintégration de Monsieur Faure est une totale réussite. Tout comme lui, l’entreprise en tire une grande fierté. »
La fiche d'identité de l'entreprise
- Entreprise : Savac
- Activité : Transports
- Région : Ile-de-France
- Effectif entreprise : 420
- Effectif TH de l'entreprise : 18
- Unités valorisables au titre de la sous-traitance : -
- Accord d’entreprise : NON
- Convention Agefiph : NON
- Contact : Stéphanie Chardon (DRH) :
- Mise à jour : 22/06/2007
La fiche technique
- Nombre de salariés concernés : 1
- Type de handicap : moteur
- Aménagements:
- techniques : oui
- organisationnels : oui
- formation: oui
- Financement : Agefiph
- Partenaires : Cap emploi, médecine du travail