Témoignage Entreprise

CGI construit un cursus sur mesure pour embaucher des informaticiens et des ingénieurs en alternance

Depuis 2005, l’entreprise, en lien avec deux centres de reclassement professionnel, un centre de formation et différents partenaires, a mis en place un dispositif complet pour identifier, accompagner, former et intégrer des candidats handicapés.


L'expérience

Fiche rédigée le 08/07/2013

« L’alternance est de loin la meilleure solution »

Parvenu à son troisième accord d’entreprise sur l’emploi des personnes handicapées, l’entreprise CGI est confrontée aux mêmes difficultés que tous les employeurs du secteur de l’informatique et des hautes technologies : niveaux de recrutement élevés (de bac + 2 à bac + 5), absence de candidats handicapés qualifiés… Avec l’expérience, l’entreprise a développé les réseaux nécessaires pour trouver les bons profils et les conduire progressivement via la formation vers les compétences et les diplômes requis pour occuper des postes de techniciens voire d’ingénieurs. « Nous avons étudié toutes les possibilités, l’alternance est de loin la meilleure solution », affirme Julien Cotte, Directeur du recrutement et de la mobilité chez CGI, tout en énumérant les avantages de la formule : faire entrer des candidats ayant un premier niveau d’étude dans un cursus, leur donner l’occasion de découvrir la réalité du métier et de l’entreprise en alternant la théorie et la pratique, tout en permettant aux collaborateurs de changer progressivement de regard sur le handicap. « Lorsqu’intervient l’embauche, au terme de la période d’alternance, tout est prêt pour intégrer la personne dans les meilleures conditions. »
C’est en s’appuyant sur cette conviction que CGI a construit un cursus adapté qui lui permet d’accueillir chaque année en moyenne une douzaine d’alternants en contrat de professionnalisation.

À chacun son métier

« Dans ce domaine, poursuit Julien Cotte, l’entreprise ne peut travailler seule. Les situations de handicap sont trop diversifiées et parfois trop complexes pour se passer de l’expertise de professionnels de l’insertion qui interviennent en amont dans la phase de sourcing, de préparation et d’accompagnement des candidats. » Depuis plusieurs années, CGI s’est rapproché des centres de réadaptation professionnelle (CRP) de Mulhouse et de Millau et d’un centre de formation des Yvelines, tous trois spécialisés dans les métiers de l’informatique et de l’ingénierie. « À chacun son métier, souligne Julien Cotte. Avec l’aide, notamment, de Pôle emploi et de Cap emploi, ces partenaires nous permettent d’identifier les bonnes personnes et de préparer l’alternance, selon les besoins individuels. Au sein de l’entreprise, notre mission emploi handicap a mis en place, en plus de notre programme habituel d’intégration des nouveaux collaborateurs, un dispositif spécifique associant toute la chaîne organisationnelle : les ressources humaines, le management, le médecin du travail, le CHSCT. De cette manière, le parcours des candidats handicapés est parfaitement jalonné. » Parmi les cinq collaborateurs de la mission handicap, une personne est spécialement dédiée aux questions de formation et de relation avec les écoles. Elle s’appuie sur un référent handicap désigné dans chacun des 22 sites CGI existant en France.

Des parcours sur-mesure jusqu’à l’embauche

Cette organisation permet de mettre en place un suivi individuel quotidien de chaque alternant et de mobiliser, si besoin, les interventions nécessaires pour une étude ergonomique, un aménagement de poste ou un accompagnement particulier. « Les CRP assurent le suivi médical des personnes et ont tout le savoir-faire pour les remobiliser, leur redonner confiance en eux-mêmes », précise Julien Cotte. Les candidats présentent tous types de profils, allant du bac à bac+2. Certains sont en recherche d’un premier emploi, d’autres, plus âgés, sont en réorientation professionnelle. Grâce à ce programme, quelques beaux parcours ont été rendus possibles, y compris pour des personnes présentant un handicap important. Le responsable RH mentionne l’exemple de deux collaborateurs, embauchés en CDI après avoir décroché un Certificat de qualification professionnelle (CQP). L’un, à Sofia Antipolis, a bénéficié d’une Préparation opérationnelle à l’emploi (POE), de cours adaptés en visio-conférence et d’aménagements pour compenser son handicap moteur. L’autre a réussi deux CQP en 2 ans (ingénieur système et ingénieur informatique) au CRP de Mulhouse en travaillant successivement à La Défense puis à Amiens en dépit d’importantes contraintes de mobilité.
En 2012 CGI a totalisé 14 recrutements en alternance (et 4 embauches suite à des stages). En 2013, l’entreprise a réalisé pour l’instant un recrutement en alternance et 3 embauches suite à un parcours d’alternance.

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Entreprise : CGI France
  • Groupe : CGI
  • Activité : conseil en management & stratégie, système d’intégration, outsourcing
  • Région : France
  • Accords d’entreprise : 2006-2008, 2009-2011, 2012-2014
  • Effectif France:
  • Effectif TH : 136
  • Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 15
  • Contact :  Julien Cotte (directeur du recrutement et de la mobilité)

La fiche technique

  • Nombre de salariés concernés : 14 recrutements en alternance en 2012. En 2013, 3 alternants recrutés en CDI, 1 contrat de professionnalisation, 3 embauches en contrat d’alternance en cours.
  • Type de handicap : tous types
  • Aménagements :
    • techniques : oui
    • organisationnels : oui
    • de formation : oui
  • Financement : CGI, dispositifs de droit commun
  • Partenaires : Cap emploi, Pôle emploi, Centre de Réadaptation de Mulhouse, CRP 2ISA de Millau, GT’M Ingénierie

Le témoignage

Julien Cotte, directeur du recrutement et de la mobilité chez CGI

« Nous avons besoin de l’aide et de l’expertise des partenaires spécialisés »

« Depuis trois ou quatre ans, il y a une véritable montée en puissance de l’alternance. Tous les partenaires de l’emploi ont compris l’intérêt de la formule pour permettre à des candidats d’accéder à des métiers réputés peu ouverts aux personnes handicapées. Du côté de l’entreprise, il faut savoir être modeste car le montage de ces formations reste lourd. Nous avons besoin de l’aide et de l’expertise des partenaires spécialisés. Dans les métiers de l’informatique et de l’ingénierie, il reste beaucoup à faire car peu d’établissements sont spécialisés dans notre domaine d’activité. Par ailleurs, les dispositifs en place privilégient essentiellement la professionnalisation. Il serait également intéressant de développer l’apprentissage. »

Thématique
Publié le 11 septembre 2013