Blessé à l’épaule, un agriculteur normand bénéficie d’aménagements importants sur son exploitation

l'expérience

Article rédigé le 04/12/08

Une blessure à l’épaule suite à une chute accidentelle

Installé au Mollay-Littry, dans le Calvados, Daniel Bréard est exploitant agricole depuis 1986. Il gère seul 83 hectares, constitués de prairies, de cultures de céréales et de maïs fourrager, et possède également un cheptel de 50 vaches laitières. C’est en essayant d’attraper un petit veau que l’exploitant fait une mauvaise chute, en novembre 2004. Après une batterie d’examens, le diagnostic tombe : rupture de la « coiffe » au niveau de l’épaule droite. La blessure est très douloureuse ; Daniel Bréard va pourtant devoir vivre et travailler avec, jusqu’à la planification de son opération qui n’intervient qu’en avril 2005. Dans l’attente de cette échéance, il fait appel, avec le soutien financier de la MSA Côtes Normandes, à un vacher de remplacement qui l’aide pour les travaux quotidiens. Cette organisation est provisoire car l’agriculteur ne peut se permettre d’embaucher quelqu’un pour s’occuper de la ferme à sa place. Il n’a d’ailleurs pas l’âge de prendre sa retraite.

Étude des postes au sein de l’exploitation

Durant les sept mois qui suivent l’opération, Daniel Bréard doit s’astreindre à des séances de rééducation quotidiennes, au sein d’un centre spécialisé, avec un kinésithérapeute et un ergothérapeute qui lui apprend à utiliser son « membre diminué » sans risquer d’aggraver son état. Le spécialiste lui suggère aussi de réaliser des aménagements au sein de l’exploitation afin de recouvrer son autonomie de travail. Il se rend sur place pour faire une étude des différents postes de travail occupés par l’agriculteur, et formule des préconisations d’aménagements adressées simultanément à la MSA Côtes Normandes et à l’Agefiph. Dans le même temps, Daniel Bréard lance une démarche de reconnaissance administrative de son handicap.

De gros aménagements réalisés

Une fois le dossier validé, l’exploitation bénéficie d’aménagements très importants. Poste clé, la salle de traite est équipée d’un caillebotis en plastique pour relever la fosse de 7 cm. Ainsi rehaussé, l’exploitant n’a plus à lever trop haut les épaules lorsqu’il installe les manchons trayeurs sur le pis des vaches. Il est également équipé d’une brouette motorisée pour assurer la distribution des aliments secs et d’une dessileuse pailleuse automatisée, commandée depuis le tracteur pour décharger la nourriture aux animaux en stabulation. La débroussailleuse, indispensable aux travaux des champs, est elle aussi automatisée. Enfin, la fourche du tracteur est équipée d’une « multibenne », sorte de mâchoire métallique, qui a pour fonction de charger le maïs mécaniquement dans la dessileuse, sans recourir à la fourche manuelle.

L’Agefiph cofinance l'aménagement du caillebotis et participe à l’acquisition des autres équipements, opérationnels en novembre 2006, soit deux ans après l’accident.

Un confort de travail retrouvé et une activité pérennisée

Grâce à l’ensemble des aménagements effectués sur l’exploitation, Daniel Bréard reconnaît qu’il bénéficie aujourd’hui d’un grand confort de travail. Le vacher de remplacement est parti quelques mois après l’opération, l’exploitant étant d’effectuer seul la plupart des tâches, sans trop solliciter son épaule douloureuse. « Je suis bien obligé de m’en servir de temps à autre car il y a toujours des imprévus dans une ferme ! », reconnaît-il.
Du côté des voisins agriculteurs, « la brouette distributrice fait sensation » parce qu’elle est très pratique, « mais elle reste très coûteuse » ! Même accueil pour le tracteur équipé de boutons de commandes au volant : « Les attelages se gèrent maintenant comme une Gameboy ! », se réjouit Daniel Bréard.

Le témoignage

Bréard Daniel, exploitant agricole

« C’est une chance de pouvoir bénéficier de toutes ces aides »

« Je reconnais que les aménagements ont été très importants. Je suis conscient que c’est une chance d’avoir ces organismes (

,

) à notre disposition. Ils se sont chargés, pour moi, de monter les dossiers comme il convenait. Seul bémol, tout s’est passé à la mauvaise période, c’est-à-dire en été, un moment chargé pour nous, à la ferme, un peu moins pour certains organismes qui prennent leurs vacances en juillet et en août. »

La fiche d'identité de l'entreprise

• Entreprise : Le Perrey
• Activité : Exploitation agricole
• Région : Normandie
• Effectif entreprise : 1
• Effectif TH de l'entreprise : 1
• Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 0
• Contact : Bréard Daniel (exploitant agricole) :
• Mise à jour : 12/06/2009

La fiche technique

• Nombre de salariés concernés : 1
• Type de handicap : moteur
• Aménagements :
  • techniques : oui
  • organisationnels : oui
  • de formation : non
• Financement : Le Perrey, Agefiph
• Partenaires : Centre de rééducation, MSA Côtes Normandes