Bayer Healthcare intègre des consultants spécialisés dans ses équipes de recrutement

En 2015, au moment où elle se voit confier la coordination, la mise en œuvre et le suivi de la politique handicap et diversité du groupe Bayer en France, Corinne Colombo inscrit parmi ses priorités la thématique du recrutement. « La première question que je me suis posée à l’époque était de savoir si nous recevions des candidatures de personnes handicapées. J’ai analysé notre process de recrutement et j’ai constaté qu’il n’était pas adapté. » Comme beaucoup d’entreprises, Bayer ne fait que très peu de sourcing. Le groupe publie ses offres d’emploi notamment sur les pages « recrutement » de son site et les candidats y déposent leur CV. Force est de constater que très peu de candidatures atypiques arrivent à terme. D’autant plus que les personnes en situation de handicap représentent un faible pourcentage sur l’ensemble des candidatures reçues. 
De nombreuses mesures correctives sont engagées pour lever ces freins comme la mise en avant, sur le site, de la mission handicap et du caractère handiaccueillant de l’entreprise ou la formation des recruteurs. Bayer Healthcare, l’entité pharmaceutique du groupe, bénéficie par ailleurs de nombreux appuis proposés par l’association HandiEM qui pilote l’accord de branche du LEEM (Les Entreprises du Médicaments) en faveur de l’emploi des personnes handicapées : sourcing via des cabinets de recrutement, partenariats école…
Parmi les dispositifs les plus récents financés par l’association, Bayer Healthcare expérimente depuis deux ans une solution innovante consistant à intégrer au sein même des équipes de recrutement un consultant spécialisé chargé de sourcer et d’accompagner les candidats handicapés.

Elodie Bouché, experte recrutement sur le site de la Garenne-Colombes, détaille le fonctionnement du dispositif, développé par HandiEM avec un cabinet spécialisé. « Deux jours par semaine, une consultante spécialisée vient travailler avec nous. Avec le temps, elle a appris à connaître l’entreprise, ses valeurs et ses métiers. Dès que j’ai une offre, je lui décris le poste, les prérequis. Je me focalise uniquement sur les besoins exprimés par les managers, sans me soucier des questions liées au handicap qui sont entièrement prises en charge par la consultante. »
Une fois « briefée », cette dernière va chercher les candidats via ses propres canaux, réalise la préqualification au regard des attentes exprimées par l’entreprise et évalue, avec chacun, les éventuels besoins de compensation. À ce stade, Elodie Bouché reprend la main. « Même si j’ai moi-même été sensibilisée au handicap, je me concentre, là encore, exclusivement sur les compétences de la personne. Si elle répond aux prérequis, elle intègre le processus ordinaire de recrutement. Sur le volet « compensation », un relais est alors assuré par la consultante en lien avec la correspondante handicap du site ou la mission handicap du groupe pour d’éventuels aménagements. 
Grâce à ce mode de fonctionnement, Elodie Bouché a pu recruter des candidats qu’elle n’aurait jamais pu toucher autrement. « Je pense notamment à un ingénieur de haut niveau, spécialiste des données, qui a passé tous les filtres et s’est imposé naturellement devant cinq autres candidats eux aussi très “capés”. »
 

« Cette proximité entre les consultants “intégrés” et les équipes de recrutement garantit une grande agilité du dispositif, commente Corinne Colombo. Quand les candidats sont rares et que le marché est tendu, il faut faire vite. Si les bonnes questions ne sont pas posées en amont, on perd du temps et les candidats intéressants nous filent entre les mains. ». Il arrive d’ailleurs que les consultants spécialisés signalent des profils intéressants en dehors de toute offre de poste. Ces personnes sont alors intégrées dans le vivier de candidats du groupe.
Autre avantage du dispositif : rassurer les recruteurs comme les managers : les premiers peuvent se concentrer sur leur métier sans craindre d’être soupçonnés de vouloir forcer l’embauche de candidats handicapés ; les seconds, légitimement préoccupés par les questions de performance, de temps et d’argent, se voient présenter des candidatures de qualité et ont la certitude que tout a été anticipé en termes de compensation. « Les managers ne sont pas laissés seuls, insiste Corinne Colombo. Entre le consultant et la mission handicap, le suivi de la personne est garanti. Recruter ne suffit pas : il faut aussi assurer l’accueil dans l’entreprise ! »
La responsable Handicap & Diversité du groupe Bayer pointe une autre dimension essentielle de l’intervention du consultant dans la phase de préqualification : « Beaucoup de personnes en situation de handicap sous-estiment, consciemment ou non, leurs besoins d’aménagements et peuvent avoir des difficultés à parler de leur handicap. Avoir un échange de qualité dès le départ avec une personne pleinement qualifiée pour aborder ces questions est un véritable atout pour tout le monde. »

Sensibiliser les recruteurs et les managers au handicap est une étape importante, mais cela ne suffit pas. Le recours à un consultant spécialisé, intégré aux équipes de recrutement, est vraiment un atout précieux. Nous avons mis en place cette action positive pour des candidats qui n’auraient pu être identifiés dans le cadre du processus de recrutement habituel. Nous ne versons pas pour autant dans la discrimination positive puisqu’au final, ce sont les compétences qui priment.

Entreprise : Bayer Healthcare
Groupe : Bayer
Activité : industrie pharmaceutique et chimique
Région : France
Effectif France : nc
Effectifs TH : nc
Accord : entreprise rattachée au 4e accord de branche du LEEM (Les Entreprises du Médicaments)
Contact : Corinne Colombo, experte Handicap & Diversité – corinne.colombo@bayer.com
Mise à jour : 05/07/2023
 

Nombre de personnes handicapées concernées : nc
Type de handicap : tous types
Aménagements - techniques : oui
- organisationnel : oui
- formation : oui
Financements : HandiEM
Partenaires : cabinet de recrutement spécialisé