Témoignage Entreprise

Avec l’Entrepôt du Bricolage, Maud réussit le passage de l’Esat vers l’emploi ordinaire

Période de stage, contrat de mise à disposition et enfin signature d’un CDI : en quelques mois, le magasin a permis à la jeune femme de 27 ans de sortir de l’Esat, de décrocher un emploi et de trouver sa place comme salariée sur le marché du travail.

Une entreprise qui joue le jeu de l’insertion

Maud travaille à l’Esat de Pierrelatte depuis l’âge de 18 ans. Elle en a aujourd’hui 27 et vient d’accomplir un projet auquel elle aspire depuis longtemps : sortir du secteur protégé et décrocher un CDI dans une entreprise. C’est chose faite depuis janvier 2020, date à laquelle elle a signé son contrat avec L'Entrepôt du Bricolage de Montélimar. Ce magasin d’outils et de matériaux, enseigne du groupe Samse, emploie 85 salariés. Son directeur, Richard Brun, ne se positionne pas spécifiquement sur le champ du handicap, mais, comme employeur, il entend jouer le jeu de l’insertion et de la réinsertion. « En tant qu’acteur économique local, cela fait partie de notre rôle, estime-t-il. A ce titre, nous avons de bonnes relations avec les acteurs de l’emploi et accueillons régulièrement des personnes dans le cadre de stages d’orientation ou de mise en situation professionnelle. »

C’est dans ce contexte que la rencontre avec Maud a été rendue possible. « Cap emploi nous a mis en relation avec elle et avec Acc’ent, une structure d’insertion qui accompagne des personnes handicapées vers le milieu ordinaire de travail », poursuit le directeur du magasin. Dans un premier temps, l’objectif est simplement de proposer à la jeune femme de faire un bout d’essai, le temps d’une courte période de stage.

Deux phases de découverte successives

 

A l’Esat, Maud travaille dans un atelier d‘assemblage de menuiserie. Il lui est donc proposé d’intégrer, pendant quinze jours, le rayon menuiserie du magasin, sous la houlette d’une salariée volontaire pour la prendre sous sa responsabilité. « Sans cette collaboratrice, déjà sensibilisée au handicap, je ne sais pas si nous aurions tenté l’expérience. Il est quand même important de pouvoir s’appuyer sur un accompagnement bienveillant », reconnaît Richard Brun.

Au terme de la période de deux semaines, le bilan est positif : Maud possède tous les savoir être pour travailler en magasin. Elle est avenante, souriante, volontaire, même si elle a besoin d’être encadrée et de recevoir régulièrement des instructions précises pour réaliser ses tâches. « Elle est en revanche très sensible au regard des autres, ce qui n’est pas forcement facile pour une jeune femme différente dans un magasin de bricolage », détaille Richard Brun. En un mot, Maud a les prérequis pour intégrer l’équipe mais le pôle vente n’est peut-être pas le plus adapté à son profil.

Le magasin possède également un pôle logistique où 25 personnes travaillent à la réception, à la préparation des commandes et à la mise en rayon. Dans un deuxième temps, il est donc proposé à la jeune femme de tester ce nouvel environnement.

Maud embauchée en CDI

Cette fois-ci, l’enseigne s’engage davantage. Il ne s’agit plus d’un stage mais d’un contrat de mise à disposition. « La formule est sécurisante pour l’employeur comme pour la personne handicapée qui reste sous la responsabilité de l’Esat. Cela donne le temps aux deux parties de s’assurer qu’elles font le bon choix  », commente le directeur du magasin.

Maud s’adapte rapidement à son poste. Elle confirme les impressions données lors de son stage et s’approprie même facilement l’outil informatique, indispensable pour certaines tâches de saisie.

Après quatre mois, l’Entrepôt du Bricolage décide de franchir le pas vers une embauche définitive. Maud se voit proposer un CDI. « Elle a le même temps de travail et la même rémunération que les autres salariés », insiste Richard Brun.

En termes d’encadrement, elle fait l’objet d’une attention un peu plus soutenue de la part d’un manager et d’un chef de rayon, mais aucune disposition supplémentaire ne s’avère nécessaire au quotidien. Si l’Esat n’est pas loin et peut lui rouvrir ses portes pendant trois ans en cas de grosse difficulté, aucun suivi formel ne s’impose.

Depuis son embauche, Maud a été formée à l’utilisation d’un appareil de levage pour la mise en rayon. « Elle a aussi passé une certification pour la conduite d’un transpalette qu’elle n’a pas réussi, mais ce n’est pas grave, estime son employeur. L’envie est là, elle réussira la prochaine fois. »

 

TÉMOIGNAGE

Richard Brun, directeur « La présence de Maud montre aux collaborateurs que dans l'entreprise, il y a une place pour tout le monde »

« Dès la période de stage, on a décelé chez Maud des savoir être, une envie, une énergie. Cela valait la peine de la faire revenir pour se tester à la logistique. Elle a fait tout ce qu’il fallait pour décrocher son CDI. Tout le mérite lui revient. Sa présence montre aux collaborateurs du magasin que dans l'entreprise, il y a une place pour tout le monde, même pour des gens porteurs d’un handicap. »

 

FICHE D’IDENTITÉ

Entreprise : Entrepôt du Bricolage

Groupe : SAMSE

Activité : Commerce

Région : Auvergne-Rhône-Alpes

Effectif entreprise : 85 salariés

Effectifs TH : 4

Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 0

Contact : Richard Brun, directeur – Richard-BRUN@entrepot-du-bricolage.fr

Mise à jour : 10/03/2020

FICHE TECHNIQUE

Nombre de personnes handicapées concernées : 1

Type de handicap : handicap intellectuel

Aménagements

- techniques : non

- organisationnel : oui

- formation : non

Financements : Agefiph

Partenaires : Adapei de la Drôme, Esat de Pierrelatte, structure d’insertion spécialisée

Publié le 10 avril 2020