Témoignage Entreprise

Alyl Sécurité mise sur des profils atypiques plutôt que sur des diplômes

Convaincu que les méthodes de recrutement standards laissent de côté des candidats de grande valeur, James Faricelli n’embauche que des demandeurs d’emploi présentant des parcours atypiques et assure leur formation. Qu’ils soient jeunes, âgés ou handicapés, qu’importe tant qu’ils sont motivés.


L'expérience

Fiche rédigée le 04/07/2016

Des candidats motivés et capables

Lorsqu’il crée, en 2007, Alyl Sécurité, son entreprise spécialisée dans la sécurité incendie, James Faricelli décide de la gérer en fonction de ses valeurs et de ses convictions, notamment en matière de ressources humaines. Rebuté par l’approche très normative des cursus scolaires, universitaires et des méthodes de recrutement traditionnelles, l’entrepreneur grenoblois pose pour principe de n’embaucher que des demandeurs d'emploi dont les parcours atypiques font habituellement fuir les recruteurs.
« Je ne m’inscris pas dans une logique d’insertion professionnelle, mais je suis convaincu que le système laisse de côté une foule de gens motivés et capables, qui ont énormément à apporter au monde de l’entreprise. Ce sont ces personnes qui m’intéressent », explique-t-il.
Pour James Faricelli, ce n’est pas parce qu’on a eu un parcours scolaire chaotique, une période de chômage un peu longue ou des soucis de santé qu’on n’a pas de valeur professionnelle. Au contraire, une épreuve personnelle peut être source d’expérience. Et qu’importe si les candidats ne connaissent pas les métiers de la sécurité incendie. Dès l’instant où le potentiel est là, Alyl Sécurité est prête à mobiliser les moyens nécessaires pour les former.

Des expériences personnelles plutôt que des diplômes

La société est en pleine phase de développement. Le recrutement est donc devenu un élément clé de sa stratégie. Le process mis en place par James Faricelli est bien rôdé et a fait ses preuves ces dernières années.
L’entreprise diffuse systématiquement toutes ses offres d’emploi auprès de Pôle emploi, des missions locales et de Cap emploi. Chaque annonce génère plus d’une centaine de CV. Le premier tri consiste à écarter les personnes déjà en emploi. « Pourquoi aller débaucher des salariés en poste alors qu’il y a 3,5 millions de chômeurs ? », interroge le chef d’entreprise.
Dans son analyse des candidatures, il attache moins d’importance aux diplômes qu’à la lettre de motivation et aux expériences personnelles ou extraprofessionnelles susceptibles d’indiquer des qualités individuelles, une ouverture d’esprit, une volonté d’avancer.
L’originalité de la démarche réside aussi dans la participation des salariés au recrutement. Alyl Sécurité étant organisée en petites agences de 5-6 personnes, son dirigeant estime indispensable que les collaborateurs aient leur mot à dire sur le choix d’un(e) futur(e) collègue, esprit d’équipe oblige.
Une fois recrutés, les nouveaux arrivants sont formés aux métiers de l’entreprise. « La sécurité incendie est un domaine d’activité où on peut former un technicien très rapidement », souligne James Faricelli qui a fini par créer sa propre école de formation interne et mobilise chaque année près de 10 % de son chiffre d’affaires pour la formation professionnelle. Afin de parfaire l’intégration des nouveaux embauchés, l’entreprise a également mis en place un système de tutorat.

Deux collaborateurs handicapés

Ces trois dernières années, Alyl Sécurité a plus que doublé ses effectifs. Parmi les 27 salariés actuels, deux sont reconnus travailleurs handicapés. « Comme pour leurs collègues, ce sont leur personnalité et leur potentiel qui nous ont intéressé en premier lieu. La prise en compte du handicap n’est intervenue qu’après », rapporte James Faricelli. L’un de ces salariés occupe une fonction commerciale et ne peut rester debout trop longtemps. Son temps de travail a été organisé en conséquence : plutôt que d’être concentrées sur une seule journée, ses heures de prospection ont été réparties sur la semaine. L’autre collaborateur handicapé est technicien. Souffrant de problèmes de dos et sujet à l’épilepsie, il travaille systématiquement en binôme.
La philosophie d’Alyl Sécurité a su convaincre les investisseurs. Grâce à une importante levée de fonds auprès du Groupe SOS et de deux partenaires bancaires, l’entreprise, déjà implantée dans cinq départements (Isère, Drôme, Ardèche, Savoie et Haute-Savoie), prévoit l’ouverture de 20 agences sur toute la France à l’horizon 2020, soit, à terme, plus d’une centaine de salariés.

Le témoignage

James Faricelli, PDG d’Alyl Sécurité

james faricelli

« Quand on mise sur l’expérience et la motivation, on se trompe rarement »

« Alyl Sécurité n’est pas une entreprise d’insertion. Nous sommes une entreprise ordinaire qui a fait le choix d’assumer ses responsabilités vis-à-vis des demandeurs d’emploi et qui est prête à miser sur des personnes motivées, quels que soient leur profil et leur parcours. Qu’ils soient jeunes ou âgés, qu’ils aient un handicap ou une quelconque particularité, ce qui nous intéresse, c’est leur engagement, leur savoir-être, leur capacité à apprendre. Les acteurs de l’emploi connaissent maintenant notre positionnement et nous envoient des candidats. Une fois recrutés, nous savons les accompagner vers un emploi durable. Quand on mise sur l’expérience et la motivation, on se trompe rarement. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Entreprise : Alyl Sécurité
  • Activité : Service aux entreprises
  • Région : Rhône-Alpes
  • Effectif entreprise : 27
  • Effectif TH : 2
  • Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 0
  • Contact : James Faricelli, dirigeant fondateur - j.faricelli@alyl.fr

La fiche technique

  • Nombre de personnes handicapées concernées : 2
  • Type de handicap : tous types
  • Aménagements
    - techniques : non
    - organisationnel : oui
    - formation : oui
  • Financement : Alyl Sécurité
  • Partenaires : Cap emploi, Pôle emploi, missions locales
Publié le 13 septembre 2016