Témoignage Entreprise

Acerel réorganise un service pour permettre le reclassement d’un collaborateur devenu handicapé

Privé de l’usage de ses jambes suite à une maladie foudroyante, Luc a pu être reclassé sur un poste spécialement créé pour lui grâce à une redistribution de missions en concertation avec ses collègues.


L'expérience

Fiche rédigée le 09/04/2015

Une situation d’impasse

Depuis la reprise, en 2003, de la petite PME d’électricité industrielle jusqu’alors détenue par son père et trois associés, Philippe Avisse, PDG d’Acerel, a fait grandir sa société dont les effectifs et le chiffre d’affaire ont quasiment doublé. Pour ce faire, l’entrepreneur a misé sur l’innovation, la fidélisation de clients grands comptes et la proximité via l’ouverture d’agences réparties sur toute la Normandie. Parmi les facteurs de réussite de l’entreprise, il cite également son « capital humain »  : des salariés compétents et engagés dans leur métier, dont ils se veut proche et qu’il a le souci de fidéliser.
Mais même les organisations a priori les plus performantes peuvent se trouver remises en question par un facteur inattendu. La survenance d’un handicap par exemple.
Courant 2012, Luc, l’un des responsables d’affaires de l’entreprise est contraint de se mettre en arrêt prolongé (20 mois) en raison d’une maladie qui le prive brutalement de l’usage de ses jambes. Au drame personnel que représente cet événement subit s’ajoute bientôt l’incertitude de l’entreprise quant à la réintégration de son salarié. « De prime abord, c’était l’impasse car Luc se retrouvant en fauteuil, il était difficilement envisageable de le voir reprendre son travail qui se déroule les 2/3 du temps sur le terrain, avec les clients », se souvient Christophe Lefebvre, DRH d’Acerel.

Un aménagement sous forme d’embauche

Dès le départ, la volonté de la direction, tout comme celle du salarié, resté en contact avec son employeur, est de rechercher une solution de maintien dans l’entreprise. La réflexion est d’abord menée en interne avec les trois autres responsables d’affaires et leurs interlocuteurs directs que sont les responsables projets. Il apparaît bientôt qu’une nouvelle fonction pourrait être créée : celle de deviseur. Pour ce faire, il est cependant nécessaire de procéder à un véritable échange de missions entre collègues : davantage de présence terrain pour les uns, davantage de travail en back office pour Luc qui devra par ailleurs, pour des raisons de proximité avec son domicile, quitter le siège d’Offranville et s’installer à l’agence de Notre-Dame-de-Gravenchon, près de Dieppe. Le projet est donc assez complexe puisqu’il suppose tout à la fois une réorganisation de travail, un plan de formation pour Luc (notamment l’apprentissage de logiciels d’étude et de dessin), mais aussi une adaptation des locaux car sur son nouveau lieu de travail, tout se déroule à l’étage…

Un engagement collectif

« Oui, c’était un projet lourd, confirme Christophe Lefebvre, mais il y avait, à tous les niveaux, une vraie volonté d’aboutir, à commencer par celle de Luc qui avait un besoin vital de reprendre le travail. Tout le monde a compris les enjeux et y a mis du sien, en particulier les responsables d’affaires et les responsables projets, directement concernés et donc associés à la démarche. »
Sollicité au moment où l’idée de la réorganisation venait de prendre forme, le Sameth a apporté pour sa part son expertise à travers l’intervention d’un ergonome et la mobilisation de financements Agefiph pour l’aménagement du poste de Luc, qui sont venus compléter l’engagement propre de l’entreprise décidé d’avancer », souligne Christophe Lefebvre. Installation d’un ascenseur, aménagement des abords et d’une place de parking, mise en accessibilité des sanitaires, achat d’un photocopieur accessible… Tout a été pensé et mis en œuvre pour faciliter la réintégration rapide de Luc. De retour dans l’entreprise à l’été 2014, il a d’abord repris le travail progressivement, s’acheminant, un an plus tard, vers un plein temps.

Le témoignage

Christophe Lefebvre, DRH de la société Acerel

« L’un des facteurs déterminant est la confiance mutuelle »

« Un projet de maintien dans l’emploi aussi important que celui que nous avons mené avec Luc n’est envisageable que s’il y a une volonté partagée entre la direction et le salarié et un soutien de la part du collectif de travail. L’autre facteur déterminant, c’est la confiance mutuelle. Luc est salarié de l’entreprise depuis 1986. Autant dire qu’après trente ans de collaboration, on se connaît suffisamment pour s’engager à fond. De plus, l’expérience professionnelle de Luc et sa connaissance de l’entreprise ont facilité le reclassement. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Entreprise : Acérel
  • Activité : Industrie de biens d’équipements
  • Région : Haute-Normandie
  • Effectif : 135
  • Effectif TH : 10
  • Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 0,06
  • Contact : Christophe Lefebvre, DRH de la société Acerel - christophe.lefebvre@acerel.fr

La fiche technique

  • Nombre de salariés concernés : 1
  • Type de handicap : déficience motrice
  • Aménagements :
    • techniques : oui
    • organisationnels : oui
    • de formation : oui
  • Financement : employeur, Agefiph, OPCAIM
  • Partenaires : Sameth, médecin du travail
Thématique
Publié le 21 juillet 2015