Témoignage Entreprise

4 jeunes d’un IME en formation d’un an chez Bricomarché à Alès

Durant une année scolaire, quatre jeunes stagiaires, âgés de 16 à 20 ans, accompagnés par une structure spécialisée, s’initient aux métiers de la distribution trois heures par semaine au sein de l’enseigne de bricolage.

Une offre de service unique en son genre

Comme la plupart des entreprises de la grande distribution, le magasin Bricomarché d’Alès (Gard) compte dans ses effectifs quelques salariés bénéficiaires de la RQTH mais la direction de l’établissement n’a jamais affiché d’engagement particulier sur le sujet. Depuis quelques années, pourtant, l’enseigne est devenue un terrain de découverte et d’expérimentation pour des jeunes issus d’un Institut médico-éducatif (IME) voisin. « En 2019, nous avons été sollicités pour accueillir chaque semaine, tout au long de l’année, un petit groupe d’élèves accompagnés d’un moniteur dans le cadre d’une formation de découverte métier, raconte Antoine Pellet, le gérant. Je me suis dit que c’était une belle occasion de donner un coup de pouce à ces jeunes porteurs de handicaps intellectuels et psychiques. »

La structure qui les prend en charge est un organisme de formation unique en son genre, qui vient de se voir décerner un prix d’Activateur de progrès par l’Agefiph.

Créé à Bagnols-sur-Cèze en 2017 par d’anciens professionnels de la grande distribution, Handiwork se propose d’accompagner, à travers une mise en situation de travail, des personnes en situation de handicap, souvent issues du secteur protégé, dans la découverte d’un univers professionnel (grande distribution, restauration, logistique, agriculture). À Alès, la structure fait ainsi l’interface entre l’IME et le magasin Bricomarché.

32 sessions de septembre à juin

Depuis la rentrée 2022, quatre jeunes de l’IME de Rochebelle, âgés de 16 à 20 ans, ont revêtu le gilet à l’effigie de l’enseigne et se sont intégrés dans l’équipe du magasin sous la conduite de Jérémy Marquaire, détaché par Handiwork. « Nous travaillons ici 3 heures par semaine de septembre à juin, soit au total 32 sessions sur toute l’année scolaire », précise ce dernier. Le reste du temps, les jeunes stagiaires réintègrent leur établissement. « L’objectif est de leur offrir l’opportunité d’une immersion dans la durée en milieu ordinaire de travail et de leur permettre une première expérience de professionnalisation », poursuit le moniteur.

L’enjeu est de les former mais aussi de les aider à se positionner en vue d’une future orientation professionnelle. Certains choisiront peut-être de poursuivre dans cette voie via l’apprentissage, d’autres réaliseront qu’il est préférable pour eux de continuer à évoluer dans le milieu protégé qui est rarement un choix spontané chez les jeunes. Dans tous les cas, à travers cette expérience, ils auront fait un grand pas vers l’autonomie et acquis des compétences utiles pour l’avenir. « On leur fait gagner du temps », résume Jérémy Marquaire qui accompagne ainsi une trentaine de stagiaires par semaine dans différents magasins.

 

Aucune contrainte pour l’entreprise

L’activité des jeunes dans le magasin est définie par le moniteur. Elle évolue progressivement au cours de l’année, l’objectif étant de leur faire suivre tout le parcours d’un article de la livraison jusqu’à la caisse. « En début d’année scolaire, on travaille tous ensemble sur de la mise en rayon simple ou de la manutention puis ils se répartissent en binômes et deviennent plus autonomes vers mars-avril. » A ce moment-là, ils peuvent commencer à réaliser certaines tâches avec des salariés du magasin. L’approche reste très souple puisqu’il n’y a ni obligation d’insertion, ni impératif de rendement vis-à-vis de l’entreprise. « Pour nous, la démarche est totalement transparente : nous n’avons aucune contrainte, estime Antoine Pellet. En revanche, cela apporte un plus à l’identité du magasin qui devient un lieu de formation et s’inscrit pleinement dans son environnement social. C’est l’occasion de montrer que la grande distribution, qui n’a pas toujours bonne presse, est capable de s’engager sur le plan humain. » Le directeur du magasin y voit aussi un intérêt pour son équipe. « C’est valorisant. Tout le monde devient un peu formateur et se familiarise progressivement avec des handicaps qui suscitent souvent la méfiance. Un précédent groupe de l’IME est ainsi resté deux années consécutive au magasin.

TÉMOIGNAGE

Antoine Pellet, gérant du magasin Bricomarché d’Alès « Tout le monde est gagnant et chacun apprend sur tout le monde »

Quand nous avons été sollicités pour accueillir ces jeunes, nous avons tout de suite accepté de jouer le jeu. Tout le monde est gagnant et chacun apprend sur tout le monde. Les stagiaires découvrent le milieu professionnel. Leur présence aux côtés de l’équipe est enrichissante pour les salariés. Elle est porteuse de sens, y compris pour les clients qui connaissent mal ces types de handicaps.

 

FICHE D’IDENTITÉ

Entreprise : Bricomarché Alès

Activité : Commerce

Région : Occitanie

Effectif : 30

Effectif TH : nc

Unités valorisables au titre de la sous-traitance :

Contact : Antoine Pellet, gérant – Antoine.pellet-post@mousquetaires.com

Mise à jour : 02/11/2022

FICHE TECHNIQUE

Nombre de personnes handicapées concernées : 1

Type de handicap : handicap intellectuel / cognitif

Aménagements

- techniques : non

- organisationnel : oui

- formation : oui

Financements :

Partenaires : IME de Rochebelle (Unapei 30), Handiwork

Publié le 21 novembre 2022