J'ai le bon profil - Conférence tour Bordeaux
En présence de Céline Aimetti, déléguée générale de l’association Clubhouse France, de Pascal Croce, chorégraphe et directeur de la Klaus Compagnie, de Dominique Lerch, historien, de Stéphanie Magy Gateau, présidente du Cabinet International Strategy SC et de Frédéric Sudraud, fondateur de la startup Facil’iti.
CONFÉRENCE BORDEAUX
Le 22 novembre
Cette sixième étape du Conférence Tour organisée par l’Agefiph en partenariat avec Le Monde, est animée par Florence FEREOL-BORD, Journaliste.
Elle est introduite par Didier EYSSARTIER, ainsi que par Antoine MALEZIEUX, Délégué régional de la Nouvelle-Aquitaine.
Avec la présence de Frédéric SUDRAUD, Fondateur de la startup FACIL’ITI, de Céline AIMETTI, Déléguée générale et cofondatrice de l’association CLUBHOUSE FRANCE, de Pascal CROCE, Chorégraphe de la compagnie inclusive de danse KLAUS COMPAGNIE, de Dominique LERCH, Docteur en lettres, agrégé d’Histoire et inspecteur d’académie honoraire, et de Stéphanie MAGY GATEAU, Fondatrice et présidente du cabinet INTERNATIONAL STRATEGY SC
Aujourd’hui, le gouvernement porte de fortes ambitions pour les travailleurs en situation de handicap : réforme sur la formation professionnelle, sur l’apprentissage avec des dispositifs spécifiques et adaptés et une volonté de porter plus haut l’emploi, une concertation pour améliorer l’offre de services aux personnes et aux entreprises, une concertation sur la santé au travail qui est au cœur du sujet, et donc une volonté d’embarquer toutes les entreprises et acteurs dans l’inclusion des personnes handicapées.
Le but de ce Conférence Tour est de faire le tour de toutes les régions. En effet, c’est un sujet local et territorial qui nécessite de mobiliser tous les acteurs dans chacune des régions pour trouver ensemble les solutions de demain.
Les invités viennent d’horizons très divers afin d’apporter des angles de vues différents et nouveaux permettant ainsi de construire la société de demain où chacun aura la possibilité de développer son projet, de garder son emploi, d’avoir des évolutions professionnelles.
Cette conférence s’est déroulé pendant la 22e semaine européenne de l’emploi des personnes handicapées. En Nouvelle-Aquitaine, une centaine d’évènements se sont déroulés lors de cette semaine. C’est une région très engagée avec une forte mobilisation sur le sujet. L’Agefiph y est implantée dans trois grandes villes.
Aujourd’hui, 80% des handicaps sont invisibles et beaucoup sont évolutifs. Les personnes en situation de handicap relèvent doivent constamment se justifier vis-à-vis des autres. Ces derniers, par le regard ou leur parole, ne manquent pas de rappeler à une personne qu’elle est handicapée. Il y a une impression de devoir correspondre à certains critères pour être considéré comme personne en situation de handicap. Néanmoins, nous avons tous des handicaps (physiques, sociaux, …) et ces multiples différences apportent une richesse à notre société.
Pour éviter ce regard, il est primordial de traiter ce sujet dès le plus jeune âge. En Australie, dès l’école primaire, les élèves savent qu’il y a des maladies physiques et psychiques et apprennent à faire la différence. Cela leur sert par la suite dans leur milieu professionnel afin de savoir comment interagir avec une personne en situation de handicap.
En France, le handicap psychique est reconnu que depuis 2005. En effet, il n’était pas pris en compte par les textes de lois alors que plus de deux millions de français sont touchés. Cette reconnaissance a permis à ces derniers de bénéficier des aides nécessaires. 1 personne sur 5 est touchée chaque année et 50 % des adultes français ont pris des antidépresseurs dans les douze derniers mois. La maladie psychique est la première cause d’arrêt maladie et concerne donc toutes les entreprises. Pourtant, on continue de stigmatiser, de mettre ces personnes à l’écart et cela justifie la non volonté des personnes touchées à en parler à leur entourage personnel ou professionnel.
Tout enfant doit être pris en charge par l’école mais, face à un handicap, il est nécessaire d’avoir des enseignants formés ou des personnes spécialisées en appui.
mais, quand il s’agit de faire des économies, c’est dans ce type de dispositifs que l’on va réduire les budgets.
Il serait nécessaire que tous les enseignants bénéficient de formation pour avoir la capacité de s’occuper et de s’adapter à ces enfants en situation de handicap.
L’inclusion dès l’école est primordiale pour la suite afin de répondre principalement à la problématique de l’identification de la personne.
F. Sudraud a basé une de ces valeurs principales sur l’inclusion. En effet, il a tout mis en œuvre pour que le bâtiment soit accessible par tous, que chaque salarié bénéficie d’un poste ergonomique et des ordinateurs adaptés, …
Il accueille aujourd’hui des anciens détenus en réinsertion, mais surtout des personnes en situation de handicap. Cette diversité permet de s’ouvrir et d’avoir une force considérable construite par tous les acteurs de cette société.
P.Croce, chorégraphe dans une compagnie inclusive, a commencé cette activité un peu par hasard. Étant déjà chorégraphe, on lui a un jour proposé de venir faire un cours à des personnes handicapées. Depuis, il est passionné par la diversité des corps et des personnes en situation de handicap (moteur, psychique, social) ont été inclus au sein de la compagnie. La danse permet à ses personnes de découvrir leur corps et de se révéler. Ainsi elles retrouvent une confiance en soi et s’ouvrent de nouveaux horizons. Cela permet donc une resocialisation qui a permis à certains de reprendre des activités professionnelles.
Pour les personnes en fauteuil roulant, il a fallu s’approprier l’outil. C’est au final un plus, car il permet de créer des chorégraphies qui n’auraient pas été possible sans.
Pour les cours avec des personnes en situation de handicap mental ; ils émanent des propositions impressionnantes auxquelles le chorégraphe n’aurait pas pensé et cela permet à tout le monde de s’enrichir, sans filtre.
Cependant, il est aujourd’hui encore difficile de trouver des producteurs de spectacles qui ne sont pas bloqués par le fait de « montrer » des personnes handicapées.
Une nouvelle loi a été adoptée : celle d’avoir la liberté de choisir son avenir professionnel. Mais si on va plus dans la démarche, cela est compliqué dès la formation car très peu d’écoles sont accessibles par les personnes en situation de handicap. De ce fait, on ne peut pas réellement choisir.
La France a un certain retard. L’Irlande, par exemple, a déjà intégré ces personnes depuis des années. Dans les universités, tout le monde y est accueilli et les personnes « valides » sont volontaires pour les aider.
Pour finir, 78 % des français jugent les entreprises inadaptées à l’accueil de collaborateurs en situation de handicap.
Beaucoup de start-up réfléchissent à de nouvelles adaptations dans notre société pour faciliter l’inclusion ; comme la startup FACIL’ITI qui permet d’ajouter une extension sur un site internet afin que les personnes en situation de handicap puissent créer leur profil et ainsi naviguer de manière adaptée en toute liberté.
Cette start-up se développe principalement à l’étranger car la France n’est aujourd’hui pas « prête » à inclure ce type de dispositif coûteux, qui a remporté le deuxième prix de l’innovation mondiale et qui comptabilise aujourd’hui 250 000 utilisateurs.
Il est important de faire avancer les choses en arrêtant de vouloir toujours répondre à la norme.