Je m'appelle Grace Wembolua, j'ai 23 ans, je suis athlète paralympique en basket fauteuil, et depuis peu, égérie pour Saint-Gervais Mont-Blanc qui appartient au Groupe L'Oréal.
J'ai été victime d'un incendie criminel quand j'avais 4 ans, dans lequel j'ai perdu ma mère, mon petit frère et mes deux jambes, puisque j'ai dû être amputée des deux jambes sous le genou à la suite d'une gangrène.
J'ai également été brûlée sur plus de 45 % du corps.
Et c'est comme ça que je me suis retrouvée handicapée.
Aujourd'hui, ce que je fais sur les réseaux sociaux, je pense qu'on appellerait ça de l'influencing.
Je partage ma vie, mon parcours.
Oui, je suis une personne "grand brûlé", mais je reste avant tout Grace, une femme qui aime prendre soin d'elle, et je me suis fait repérer cet été
par Saint-Gervais Mont-Blanc qui appartient au Groupe L'Oréal, et ils m'ont proposé
de devenir leur égérie.
Pour moi, ça a été vraiment une grande surprise, car longtemps j'ai eu honte et j'ai eu des complexes par rapport à mon apparence et mon handicap.
Et du coup, de voir que non seulement, par mon témoignage, je pouvais aider certaines personnes, car c'est le retour que j'avais via mes réseaux sociaux, mais aussi que je pouvais représenter la beauté pour tous et pour toutes, c'était vraiment une consécration pour moi, et ça me motive encore plus à partager mon parcours de vie sur les réseaux sociaux.
Le sport, ça m'a aidée en tant que vecteur social, car je m'isolais beaucoup, à une période de ma vie.
Ça m'a permis de rencontrer du monde, de pas me morfondre dans mon coin.
Ça m'a aussi aidée à rencontrer d'autres gens ayant vécu des histoires aussi difficiles que la mienne, et de voir que ces personnes-là avaient la joie de vivre, qu'elles s'assumaient, qu'elles s'autorisaient de vivre et d'être qui elles étaient, ça m'a justement inspirée à faire de même.
J'ai commencé le basket vraiment par hasard.
J'étais dans un lycée où les élèves valides et les élèves "handis" étaient mélangés.
Donc, le sport co, c'est venu naturellement.
Le basket fauteuil, je connaissais pas, ça a été une découverte.
Très rapidement, j'ai fait une compétition, mais pour le fun, à la suite de laquelle je me suis fait repérer par le coach espoir en basket fauteuil à ce moment-là.
J'ai été au Sport-Étude de Talence pendant 4 ans.
J'ai participé aux Jeux paralympiques en 2016, à Rio, et à la suite de ça, j'ai intégré le prestigieux club du Cannet pour lequel j'ai joué 2 ans, et maintenant, je suis à Bordeaux.
Pendant que j'étais au Sport-Étude à Talence, j'ai été approchée par trois universités différentes, trois universités américaines.
Voilà, aux États-Unis, le basket, c'est un peu une religion, le basket fauteuil aussi.
C'est une fac qui allie le projet scolaire et le projet sportif, comme j'ai eu l'habitude de faire au CREPS, donc ça me va complètement.
Et j'ai vraiment envie de développer mon niveau technique, ma confiance en moi et de devenir vraiment plus forte en vue des Jeux de 2024.
Les Jeux, pour moi, en 2024, surtout à Paris, c'est très fort.
Il y aura ma famille, mes amis, notamment même les entraîneurs qui m'ont fait commencer le basket fauteuil un peu par hasard, donc ce serait vraiment une très belle récompense de pouvoir concourir même devant le public français, pour une fois.
Mon rêve absolu en tant que sportive, forcément, ce serait de gagner une médaille d'or lors d'une paralympiade.
Pour 2024, je sais pas si ce sera possible, mais je m'autorise à rêver.
Je suis convaincue que mon handicap et toutes les épreuves que j'ai pu traverser en étant plus jeune ont forgé
la femme et la personne que je suis aujourd'hui.
J'estime que j'ai gagné beaucoup plus, j'ai gagné beaucoup plus en maturité, en confiance, en expérience de vie.
Et puis, avec toutes les personnes que j'ai pu rencontrer dans ma vie, que ce soit dans le milieu du sport, dans ma vie personnelle, que ce soit aujourd'hui avec la grande famille L'Oréal, que ce soit sur les réseaux sociaux, finalement, j'ai une famille.
J'ai la famille que j'ai toujours rêvé d'avoir.
On dit souvent qu'on choisit pas sa famille, mais moi, toutes ces personnes-là
m'ont choisie.
Et je me sens vraiment privilégiée d'avoir la vie que j'ai aujourd'hui et d'avoir toutes ces personnes-là
qui me soutiennent et me poussent à chaque fois vers le haut.