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Jeunes en situation de handicap : ils ont choisi l'alternance !

Martin a 21 ans, il est apprenti en boulangerie. Chloé, 22 ans, partage son temps entre les cours et son poste de coordinatrice de projets en agence de communication. Leurs points communs : ces jeunes gens sont en situation de handicap et ont tous deux choisi l’alternance. Rencontre avec deux passionnés ayant trouvé leur voie.

La force de l’alternance

Signer un contrat en alternance permet aux jeunes en situation de handicap apprentis de mettre un pied dans l’entreprise dans les meilleures conditions. Pour les plus âgés – souvent réticents à l’idée de retourner sur les bancs de l’école– c’est l’occasion de reprendre confiance et d’acquérir une solide expérience professionnelle. Apprendre sur le terrain tout en étant accompagné, c’est ce qui a séduit Martin et Chloé, deux jeunes en situation de handicap en alternance.

L’alternance : un choix évident

Martin Büchner est un jeune homme autiste de 21 ans. Il est apprenti dans une boulangerie du Tarn (81) et a remporté en février 2022 un prix « Coup de cœur » aux Trophées de l’apprentissage dans l’artisanat. Diagnostiqué à l’âge de 3 ans, le jeune homme a poursuivi non sans mal sa scolarité grâce à la ténacité de ses parents et à sa passion pour le métier de boulanger-pâtissier. L’alternance, une évidence pour Martin qui avait besoin de « voir la théorie et la pratique ». C’est aussi ce qui a motivé Chloé Bancel, 22 ans, atteinte d’épilepsie pharmaco-résistante. La jeune femme est en alternance dans une agence de communication. « J’ai des problèmes de mémoire, je ne peux pas rester en cours toute la semaine, à prendre des notes. J’avais besoin d’un projet professionnel concret, d’être sur le terrain. L’alternance, c’était fait pour moi. »

Les besoins en compensation

« Je n’ai pas eu besoin de beaucoup d’aménagement de poste pour l’instant, poursuit Chloé, parce que le rythme me convient bien. Mais j’ai déjà bénéficié d’aménagements d’épreuves et je sais qu’à tout moment, je peux demander un soutien supplémentaire ». Martin a quant à lui eu besoin d’aménagements simples comme de ne pas imprimer les sujets d’examens en recto verso, d’être informé à l’avance des changements de salles ou de place, de sensibilisation des autres candidats à son handicap. Les formations en alternance peuvent parfois être exigeantes, mieux vaut connaître toutes les éventuelles contraintes avant de se lancer. L’alternance demande par exemple de savoir gérer un emploi du temps chargé, de faire preuve de souplesse, de s’adapter aux fonctionnements différents (de hiérarchie, d’organisation) entre l’école et l’entreprise.

Oser parler de son handicap

Oser parler de son handicap pour adapter sa formation à ses besoins et éviter les mauvaises expériences. C’est le conseil de Chloé à tous les jeunes en situation de handicap. « Je ne l’ai pas fait par le passé lorsque j’étais en alternance en formation BP JEPS (formation pour devenir coach sportif). J’avais peur qu’on ne me prenne pas en stage. Un jour, j’ai fait une grosse crise d’épilepsie devant tout le monde, personne ne le savait et ça a été compliqué à gérer. Ce n’est pas toujours facile d’accepter son handicap, d’oser en parler. J’ai depuis demandé la Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) et je suis plus à l’aise avec ça maintenant. »

L’alternance : accessible aux jeunes handicapés

L’alternance et une formation accessible aux jeunes en situation de handicap. Elle permet :

  • d’obtenir une qualification professionnelle en milieu ordinaire ;
  • de partager son temps entre un centre de formation, un Centre de formation des apprentis (CFA) ou une école et l’entreprise ;  
  • de signer un contrat d’apprentissage ou un contrat de professionnalisation dès l’âge de 16 ans et sans limite d’âge ;
  • d’être accompagné par un maître de stage ou un tuteur en entreprise et par un référent handicap en centre de formation ou à l’école.
  • De signer un contrat de travail et de percevoir un salaire (en pourcentage du SMIC selon le type de contrat, l’âge), de bénéficier d’une protection sociale et de tous les avantages liés au statut de salarié.
Les 5 bonnes raisons de choisir l’alternance ! 1- Le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation sont sans limite d’âge ou de qualification et prépare à tous les métiers. 2- Employeurs et personnes en situation de handicap sont accompagnés avant, pendant et après la signature des contrats par Cap emploi, Pôle Emploi, les Missions Locales... 3- Les services et les aides financières de l’Agefiph permettent d’accompagner l’alternant, de sécuriser son parcours, d’accompagner l’entreprise et le prestataire de formation. 4- L’alternance permet aux entreprises de lutter contre la difficulté à recruter des personnes en situation de handicap qualifiées dans certains secteurs, de répondre à l’obligation d’emploi et cela a des effets positifs sur le collectif de travail. 5- S’orienter vers l’alternance, c’est opter pour la qualification : une personne en situation de handicap en contrat d’alternance a beaucoup plus de chances de trouver un emploi et d’être embauchée en CDD ou CDI à l’issue de son contrat.
Publié le 12 avril 2022