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Cancer et travail : accompagner et sensibiliser

Couverture de la publication de l'Agefiph Concilier cancer et travail, Photo d'une femme de face avec foulard sur tete
Concilier cancer et travail, publication de l'Agefiph, février 2021 Istock

A l'occasion d’Octobre rose, mois dédié à la sensibilisation au dépistage du cancer du sein, l'Agefiph rappelle sa mobilisation pour faire rimer cancer et travail. Ce soutien porte sur des projets d’innovation, d’expérimentation et recherche qui assurent aux personnes touchées par un cancer d’accéder à un emploi, de rester en activité. L’application Alex pour faire le lien, l’immersion professionnelle de Sœurs d’encre, le colloque « Travail et cancer » de l’Institut national du cancer, la conception d’un bilan de compétences ouvert avec l’Université des patients-Sorbonne … sont quelques-unes des réponses de l’Agefiph pour concilier cancer et emploi.

160 000
personnes

Chaque année, sur 400 000 personnes touchées par un cancer, 160 000 sont en emploi.

À 40 ans, Vanessa a été soignée pour deux cancers diagnostiqués trois ans plus tôt. En arrêt maladie pendant cette période et rompre la solitude, elle a intégré le programme « Et Après ? » porté par l’association Sœurs d’Encre, en Gironde. Ce projet consiste à offrir une immersion professionnelle aux femmes malades ou en rémission grâce à un accompagnement par leurs pairs au cœur d'un atelier-recyclerie. « On reprend confiance en soi, c’est le retour à une normalité qui nous manquait. Aujourd’hui je ne pleure plus quand je raconte ce qui m’est arrivé », témoigne Vanessa sur le site de l’association.

« Et Après ? » est l’une des initiatives lauréates de l’appel à projets innovation Agefiph 2020. Cet appel à projets s’intéressait à « la prévention de la désinsertion professionnelle et au maintien en emploi ». Ce thème concernait également les personnes touchées par le cancer. Un sujet majeur alors qu’en France près de quatre millions de femmes et d’hommes vivent avec ou après la maladie et que 80 % reprendront une activité professionnelle dans les deux ans suivant le diagnostic.

Chaque année, sur 400 000 personnes touchées par un cancer, 160 000 sont en emploi. Elles sont de plus en plus nombreuses à poursuivre leur travail pendant les traitements. « Cela concerne 20 % des salariés. La décision de poursuite de son activité est prise avec le médecin en concertation avec le médecin du travail », explique Evelyne Billot, assistante sociale au Centre Georges-François Leclerc de Dijon.

Se reconstruire au travail

Depuis 2019, l’Agefiph soutient les initiatives et travaux qui permettent de comprendre ce qui conduit à la désinsertion professionnelle des malades du cancer. Objectif : nourrir la réflexion sur les solutions à mettre en œuvre et expérimenter de nouvelles actions. En 2021, elle a par exemple soutenu l’étude "Délicatesse" menée par l’association Entreprise et Cancer auprès de 30 entreprises sur « le retour au travail et la part de la qualité de la relation au travail ». Avec quels enseignements ? Au-delà des dispositifs existants – visite de pré-reprise, temps partiel thérapeutique, Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé –, le collectif de travail et une relation de qualité y compris pendant l’absence du salarié, sont essentiels. Ne pas rompre le lien est déterminant, à chaque étape.

> Découvrir les résultats de l'étude (actes du colloque et replay du webinaire), mai 2022.

« Que faut-il changer dans l’organisation du travail et son management, dans son encadrement juridique et conventionnel, dans certains outils de gestion pour concilier travail et cancer ? »

C’est la question de l'expérimentation menée auprès d’entreprises et organisations par le Nouvel Institut, soutenue depuis 2019, par l’Agefiph, l'institut national cancer (INca), la fondation Malakoff-Humanis et le FIPHFP. Il s’agit d’expérimenter les manières de s’adapter aux situations exceptionnelles mais de plus en plus fréquentes de salarié dont la capacité de travail est affectée par une incertitude, une variabilité d’un jour à l’autre ou dans une même journée. Cela couvre le cancer, mais également toute maladie chronique, handicap, situation d’aidant voire, ce qu’on a pu vivre pendant le confinement du fait du Covid, lorsqu’il a fallu faire coexister travail chez soi avec de jeunes enfants.

> Découvrir le projet dans la publication "Concilier travail et cancer" de l'Observatoire de l'emploi et du handicap de l'Agefiph

Autre exemple : depuis 2022, l’Agefiph soutient l’expérimentation de la Chaire « compétences et vulnérabilités » de l’Université des patients-Sorbonne, de création d’un centre pilote de bilan de compétences « sensible à l’expérience du cancer ». Elle porte sur l’accompagnement de personnes confrontées à l’épreuve du cancer qui souhaitent réaliser un bilan de compétences, avec la conception d’outils, méthode, la formation de conseiller, et une implantation dans les services d’oncologie.

L’innovation progresse également parmi les outils à disposition des malades encore actifs ou qui souhaitent le redevenir. Soutenue par l'Agefiph et déployée auprès de ses salariés, l’application « Alex pour faire le lien » de WeCare@Work permet d'informer et de renseigner les personnes touchées par un cancer, leur employeur, leur entourage, les soignants… Pour la fondatrice de la start-up, Anne-Sophie Tuszynski, les personnes malades développent par ailleurs de nouvelles compétences psycho-sociales telles que « l’agilité, la résilience, qui sont des clefs de pérennité pour une entreprise ». Autant d’atouts pour accompagner un retour au travail qui doit être bien préparé.

 

Publié le 12 octobre 2023