Témoignage Entreprise

Une opératrice reclassée comme inventoriste chez Renault Trucks

Après différents postes transitoires, une opératrice de montage chez Renault Trucks, victime de troubles musculo-squelettiques, est maintenue dans l’emploi comme inventoriste.

L'exprience

Une salariée atteinte de TMS

Rachetée par le groupe AB Volvo au début des années 2000, la société de construction de poids lourds Renault Trucks SAS compte 5 établissements répartis sur le territoire national. Patricia est embauchée sur l’un d’entre eux, l’usine « moteurs », de Lyon, en 2006. Alors âgée de 45 ans, elle travaille comme opératrice de montage en 2/8 sur une ligne d’assemblage de moteurs de bus et de camions. Mais progressivement, elle développe des troubles musculo-squelettiques qui occasionnent plusieurs arrêts de travail. Une cellule pluridisciplinaire de reclassement, constituée de plusieurs managers de secteurs, du service de santé au travail, d’une assistante sociale, d’une ergonome et de membres du comité de direction, s’attache à trouver des solutions pour assurer son maintien dans l’emploi. Patricia va ainsi successivement occuper différents postes, compatibles avec les restrictions dont elle fait l’objet, pour ne pas aggraver son état. Après quatre années de mobilité dans l’entreprise, elle se voit officiellement proposer en juin 2016, le poste d’inventoriste qui vient d’être ouvert et qu’elle convoitait.

 

Des pistes de reclassement accompagnées par une cellule dédiés

Lorsque les douleurs de Patricia se sont accentuées, la salariée a quitté la ligne d’assemblage où elle travaillait pour être affectée temporairement sur un autre secteur. Elle a ainsi découvert le métier d’inventoriste des pièces et s’y est formée pendant 5 mois. « C’est un poste qui nécessite de se déplacer un peu partout dans l’usine et de faire du suivi informatique au bureau », précise Catherine Gilles, responsable des ressources humaines de l’usine.

Dans le même temps, Patricia a entamé, avec l’aide de l’assistante sociale de l’entreprise, une démarche de reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé, qu’elle a obtenu l’année suivante. La salariée a ensuite pris la gestion de suivi des vieux moteurs pendant deux ans et demi, au cours desquels elle a développé ses connaissances en informatique grâce à des formations en interne.

En 2015, l’entreprise lui propose un bilan de compétences qui l’oriente vers le métier d’inventoriste qu’elle avait apprécié. En juin 2016, elle y est positionnée définitivement, sur un planning de travail en horaires de journée.

La démarche mise en œuvre pour la salariée est accompagnée par la cellule de reclassement de l’usine. « Nous y organisons des réunions chaque mois, pour étudier les possibilités de reclassement, au cas par cas, explique Catherine Gilles. L’entreprise compte une grande proportion d’opérateurs qui ont des aptitudes avec des restrictions, sans pour autant avoir une RQTH. Même si nous n’y parvenons pas toujours, nous nous efforçons de trouver des solutions pérennes et nous mettons tout en œuvre pour recourir au « prêt » périodique (c’est le terme employé chez Renault Trucks) du salarié dans d’autres secteurs de l’entreprise, moins exposés. »

 

Le rôle crucial des assistantes sociales

Au sein de l’entreprise, la satisfaction est générale. « Patricia est un exemple de notre action parmi d’autres, précise Catherine Gilles. Je tiens à souligner que son tempérament a beaucoup contribué à ce qu’une solution pérenne puisse être trouvée. C’est quelqu’un de très ouvert et de très motivé qui a accepté d’essayer d’autres pistes de travail. Elle a ainsi rencontré différents managers qui ont appris à la connaître et à apprécier ses qualités professionnelles. Cela a facilité le processus de recrutement. C’est aussi parce qu’elle a accepté que nous partagions son expérience que nous pouvons le faire aujourd’hui. Tout le monde ne le souhaite pas. A ce titre, il convient de saluer le travail des assistantes sociales qui font un énorme travail auprès des salariés dont les restrictions évoluent. La casquette RH suscite parfois dans l’esprit des salariés des amalgames entre situation de handicap et incapacité tout court. De ce fait, ils s’ouvrent peu avec nous, mais plus avec les assistantes qu’ils associent à une fonction neutre, donc plus propice à la parole. Cela nous permet de mieux accompagner chacune. »

 

Le témoignage

Carine Barbet, responsable Relations sociales et mission Handicap Renault Trucks

« Une longueur d’avance en matière de politique diversité »

« Mon rôle est d’animer l’accord handicap, de pousser des initiatives au sein du groupe qui, étant ancré dans la culture scandinave, a une longueur d’avance en matière de politique diversité. C’est un point d’appui très important pour concrétiser notre engagement. Les problématiques sont variées et différentes d’un établissement à un autre : l’usine moteur, où le taux d’emploi de travailleurs handicapés avoisine les 8 %, adresse davantage de cas de maintien dans l’emploi tandis qu’aux Achats ou au bureau d’ingénierie, nous intervenons surtout dans la lutte contre les stéréotypes. Quatorze animateurs s’y emploient au quotidien dans nos 5 établissements. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Entreprise : Renault Trucks SAS
  • Groupe : Volvo
  • Activité : Industrie de biens d’équipements
  • Région : Auvergne Rhône Alpes
  • Effectif France : 8 000
  • Effectif TH : 350
  • Unité valorisable au titre de la sous-traitance : 1,15
  • Accord : 2016-2018 (9e)
  • Contact : Carine Barbet, responsable Relations sociales et mission Handicap, Catherine Gilles, responsable Ressources humaines de l’usine Moteur et animatrice handi-accord sur ce périmètre

La fiche technique

  • Nombre de personnes handicapées concernées : 1
  • Type de handicap : moteur
  • Aménagements :

- techniques : non

- organisationnel : oui

- formation : oui

  • Financements : Renault Trucks
  • Partenaires : Agefiph
Publié le 25 avril 2019